Et la souffrance, bordel ?

Cher internaute,

Souvent l’un des principaux obstacles pour croire en Dieu et plus encore à sa bonté est d’observer la souffrance, la maladie, la mort.
J’ai écrit un texte qui répond à cette très forte objection, un texte à lire ou télécharger gratuitement :
« Et la souffrance, bordel ? »

Présentation :

Peut-être connaissez-vous le livre de Job dans l’Ancien Testament de la Bible ?
C’est l’histoire d’un mec très vertueux, très croyant. Dieu aime à le citer en exemple à sa cour des anges. Mais l’ange déchu Lucifer est là, et ça le fait bien marrer la naïveté du Seigneur. Pour le malheur de notre homme, Satan dit à Dieu qu’il est facile pour Job de croire en Dieu, car il est riche, a de beaux enfants, bref la vie est belle ! Satan défie Dieu en lui disant que s’il enlève d’un coup à Job, ses troupeaux de moutons, sa famille, ses enfants, etc., Job certainement le maudira.
Alors Dieu dit à Satan :

pour connaître la réponse et la vie infernale de Job, il faut lire le texte ^^ ici sur Atramenta : https://www.atramenta.net/lire/et-la-souffrance-bordel/95810

 

 

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Un livre très profond sur la réincarnation, « Les demeures de l’âme »

Demeures_âme_Lewis

Il s’agit donc d’une chronique sur le livre « Les demeures de l’âme » de Harvey Spencer Lewis  publié dans la bibliothèque rosicrucienne. Livre écrit en 1930 et régulièrement réédité.

Le titre « Les demeures de l’âme » fait référence aux corps qui abritent notre âme tout au long de son évolution grâce à de multiples incarnations et à nos différentes enveloppes charnelles, nos corps. Dès le titre donc, en fait, on parle de réincarnation, ce qui n’est pas évident au premier abord.

Rien à voir en conséquence avec le livre « Les demeures de l’âme » de Thérèse de Lisieux qui expose les étapes successives de l’âme dans son chemin de purification et d’union avec le Divin. A noter d’ailleurs que le concept de réincarnation était admis dans le christianisme primitif. Cependant, rien que cette confusion est significative. Car le but de la réincarnation selon des mots rosicruciens est bien « l’évolution vers la perfection de sa propre nature » par le moyen de plusieurs incarnations. Le but est le même mais le discours et  la métaphysique sous-jacente bien différents.
D’ailleurs de manière opposée aux dualistes qui voit le bien dans le monde spirituel et le mal dans le monde de la matière de sorte que pour eux le corps est
un prison, les rosicruciens considèrent non pas le corps comme une prison mais comme un temple, le temple de l’âme.

Cela s’inscrit aussi dans un autre registre que l’hindouisme ou le Bouddhisme qui ont aussi une vision peut-être plus négative du corps puisqu’il faut réaliser une ascèse pour sortir du cycle des réincarnations « le samsara » et atteindre l’illumination. Les rosicruciens ne prônent pas vraiment d’ascèses mais plus une vie réglée de manière spirituelle. En harmonie avec les lois naturelles qui gouvernent tous les plans de l’univers depuis le plus terrestre et matériel au plus cosmique.
Je me rends compte au fur et à mesure de ces chroniques que parfois les livres sont plus une source d’inspiration qu’un compte rendu fidèle des livres proprement dits. Donc soyez en conscients !^^

Rappelons tout d’abord que l’auteur de ce livre, Harvey Spencer Lewis, un américain, est le fondateur en 1919 de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix (AMORC), en ayant tout d’abord été désigné ou « adoubé » par les Rose-Croix de France qui lui ont donné tous les documents nécessaires. Il a été aussi le premier dirigeant mondial de la résurgence de l’Ordre. A ce jour, c’est la principale obédience rosicrucienne dans le monde.

La réincarnation est l’une des principales lois de l’ontologie rosicrucienne, l’adhésion à cette croyance permet de donner à chaque rosicrucien un sens certain à sa vie. Si l’on cherche des preuves plutôt que de simplement croire, on peut en trouver notamment dans le livre « Vivons-nous plus d’une vie » dont j’ai fait la chronique sur ce blog, et qui transcrit des témoignages pour le moins éclairants.
Pour en savoir plus sur l’ontologie rosicrucienne dans son ensemble, on peut lire notamment un petit livre essentiel « L’ontologie des Rose-Croix » écrit par le responsable actuel de la loge francophone de l’AMORC, Serge Toussaint.
Donc après ce détour, c’est le livre ou le texte le plus profond que j’ai lu sur la réincarnation et pourtant je me suis pas mal intéressé au sujet.

Voici la bannière de l’AMORC. Il est noter que mon commentaire ne représente en aucune manière la position officielle de l’AMORC. (FRC)

bannière_AMORC

Le livre aborde les points suivants dont je fais le rapport à ma manière :

* La premier constat que l’on fait lorsque nous commençons à avoir une conscience existentielle est :
Qu’est-ce que je fais dans cette galère ? ^^ Ensuite comment être heureux, et de manière un peu indirecte, quel est mon but dans cette vie ? (Le but de notre vie est-il d’être heureux, ça peut se discuter)

 

asterix_pirates

* Notre vie est faite d’expériences et de chagrins. Il y a une dualité en nous : l’homme est mortel, et son idéal, ses désirs sont à l’échelle humaine.
Pourtant, il y a en lui de manière plus ou moins développée chez les individus, une dimension spirituelle, une personnalité subjective qui demande plus.
Dans beaucoup de cultures de par le monde, dans les religions, on s’aperçoit qu’on évoque une part divine présente en l’homme, un segment de conscience divine qui constitue le moi intérieur (or la conscience superficielle ou objective est un segment différent, appartient à la conscience du monde physique par le biais des 5 sens). Bien sûr si l’on nie toute idée de moi intérieur,
alors nous ne devenons qu’un simple agrégat de matière animé par des impulsions électriques ou électro-chimiques. Et l’idée de réincarnation est alors caduque.

Dans la genèse, dans la Bible, il est dit que « Le Seigneur Dieu forma donc l’homme du limon de la terre, et il souffla sur son visage un souffle de vie, et l’homme fut fait âme vivante (traduction de JB Glaire d’après la Vulgate de St Jérôme). » Cette phrase mérite d’être méditée.

* L’homme est donc corps et âme. L’âme est immortelle et le corps, corruptible. Il est donc logique de penser que l’âme survit à la mort du corps dans ce cadre.
Mais alors que devient l’âme après la mort du corps ? On peut se demander pourquoi
, si l’âme est une partie divine, pourquoi s’incarne-t-elle dans ce bourbier, dans cette galère ?
Pourtant le fait est là, notre âme est incarnée. Il semble donc que son incarnation et par voie de conséquences nos expériences terrestres lui soient
nécessaires. Pour quoi ? Pour évoluer et apprendre. No pain, no gain.

* D’après les juifs et le Talmuld, l’âme est double, une conscience insufflée par Dieu et l’esprit vital par lequel Dieu inspire l’homme. L’âme serait le siège de la conscience et de l’Intelligence.
On peut dire dans une approximation que la personnalité résulte du dialogue entre conscience du corps et conscience de l’âme.
Au fur et à mesure de l’évolution de l’homme (des temps les plus anciens jusque maintenant), ces deux consciences évoluent.
On peut tirer de ces quelques éléments de réflexion que l’Âme doit avoir une certaine expérience terrestre (sinon pourquoi s’incarner ?), que le corps humain doit pouvoir jouir de cette connaissance (le rôle des cordes vocales et du langage me semblent essentiel) et que le caractère et la personnalité de l’homme doivent être perfectionnés. C’est ainsi qu’une vision, un enseignement rosicrucien, commence à émerger.

* Dans la suite de notre réflexion, il est dit que le caractère forme un peu les caractéristiques de surface de chaque être humain, on pourrait dire le moi social, l’égo propre à chacun. La personnalité est une part plus profonde. Par ex on peut être banquier en surface et avoir pour passion le karaté et être 7ième dan. Et on pourra penser alors que le karaté et les arts martiaux en disent plus long sur la personne que son métier de banquier. Notre personnalité résulte d’une sorte de code de vie que nous avons édifié et d’une mission qui orientent nos actes les plus profonds. En fait on peut mettre en lien personnalité et Moi intérieur. La méditation sur nos expériences, les prières etc. contribuent à l’évolution de notre personnalité.
Le moi intérieur tend à élever notre personnalité vers les plus hauts degrés de conscience (c’est vrai que pour certaines personnes, cela n’est pas évident ^^).
Parfois, on s’abrite derrière notre moi extérieur pour voiler notre moi intérieur.

* Dans cette perspective, deux visions, la personnalité survit à la mort ou elle finit à sa mort. Ce qui est généralement le point de vue des scientifiques, du moins ceux qui sont matérialistes. Cependant dans le cas de la science matérialiste, la personnalité serait le fruit unique de la génétique… à cela on peut se demander si le libre-arbitre existe (et dans ce cas-là pourquoi me reprocher d’être un assassin au fond ?) et aussi pourquoi avec une hérédité d’ancêtres parfaitement bienveillants, soudain un psychopathe surgit ? Bref ^^.
En ce qui concerne la théologie, le souci vient que l’homme créé par Dieu souffre (le livre de Job est magnifique à cet égard). Tout cela au fond nous donne un sentiment d’absurde. L’homme est créé arbitrairement, il n’a rien demandé et s’incarne pour connaître entre autre la souffrance et les péchés que la justice éternelle va lui reprocher. Pas de bol.
C’est pourquoi l’homme cherche la vérité. Et la sagesse je dirais.

* On voit qu’il émerge le thème de l’hérédité. Le descendant récolte ce que l’ascendant a semé. Et l’âme vient s’incarner dans le « corps » qui lui est propice dans la pureté ou l’impureté. Et c’est là que la loi de compensation s’incarne.
On aura tendance à penser qu’une âme qui a fait le mal s’incarnera dans un corps en rapport. Toutefois, ceci est vu de manière à lui montrer le vrai chemin. C’est sans doute une vue encore assez grossière et culpabilisante mais pas seulement, cela peut mener à nous interroger sur nos infirmités éventuelles, leur sens et aussi les épreuves que nous rencontrons. C’est en gros la loi du Karma. Mais on peut se dire aussi qu’un corps infirme ou malade nous pousse à trouver des réponses, un sens à notre existence. C’est pourquoi en fait la loi de réincarnation permet de dessiner un chemin qui assure une justice universelle et bonne et non pas absurde. Certains naissent dans la pauvreté, d’autres dans la richesse, dans la maladie etc. mais cela peut avoir un sens particulier pour notre âme. La richesse pouvant être un piège pour notre évolution par ex.

* Dans tout cela, on sent une envie de perfection qui dépasse l’homme et une simple existence humaine (Descartes en parlait très bien). Cette envie sourde ou est un véritable maître chez certains individus. Cependant, elle agit en tous. Elle pousse en tous. L’éducation a une influence prépondérante sur le caractère. La force morale permet d’influer sur sa destinée.

* point très intéressant, l’agrégat de personnalités en l’homme. L’âme incarne les vestiges de différentes personnalités développées au cours de différentes incarnations. Cependant nous n’en manifestons principalement qu’une seule (heureusement !). Mais cela peut engendrer de la confusion d notre existence, je ne sais pas imaginons que dans des vies précédentes, j’ai été scribe égyptien, écuyer d’un chevalier, moine, etc. tout ça, il nous faut trouver une cohérence interne tout de même. C’est à dire qu’en fait il y un lien entre ces différentes incarnations et les leçons que nous pouvons en tirer.

* Dans une conception rosicrucienne, l’âme après sa mort renaît au monde spirituel et y demeure quelque temps (bien que je ne sois pas sûr que le terme temps soit approprié même si on pourrait mesurer en théorie le temps entre deux incarnations sur terre). En fait ce « temps » est consacré à une purification de l’âme et un enseignement délivré par l’Intelligence divine (c’est ainsi que les rosicruciens ont tendance à dénommé Dieu, mais bon cela reste une expression pour quelque chose d’infini et d’indicible). C’est aussi un délassement et un repos pour l’âme après toutes les galères vécues ^^. Une régénération, c’est d’ailleurs pourquoi à mon avis, on peut être autant attiré par le monde spirituel au cours de notre incarnation. Chaque âme se repose dans des Demeures (avec un D majuscule) de l’âme qui parsèment le monde spirituel. Et les âmes pourront méditer sur tous leurs errements. Avec un désir brûlant proportionnel à leurs fautes morales.

Et à la fin de leur séjour, elles se réincarnent à moins qu’elles aient atteint un haut degré de perfection et d’évolution. Dans une terminologie rosicrucienne, nous dirions que nous atteignons la perfection de notre propre nature.

Voilà en très gros les arguments de ce livre qui mérite d’être lu et médité dans le détail.

Nous mourrons à la vie terrestre. Nous naissons à la vie spirituelle. Nous mourrons à la vie spirituelle et nous naissons à la vie terrestre.

On peut lire aussi cet article très intéressant sur le réincarnation écrit par Serge Toussaint qui est le responsable de la loge francophone de l’Ordre de La Rose-Croix (une des loges les plus importantes car elle comprends les pays d’Afrique francophone) :

https://www.blog-rose-croix.fr/a-propos-de-la-reincarnation/

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« Traité sur la résurrection des morts » d’Athénagore

Élève Athenagore (apologiste chrétien du IIᵉ après J.-C.), paradoxalement, par la faiblesse de votre démonstration, vous nous rendez hautement improbable que la résurrection des corps (de chair) puisse exister. Involontairement, vous nous rendez une démonstration par l’absurde que cela paraît invraisemblable, ce qui est le comble pour un philosophe.

Dans une première partie, vous vous essayez bien maladroitement à nous dire que les arguments contre ce concept sont faux, et vous n’y arrivez pas sauf pour les plus fervents de vos admirateurs. Que dire de votre réfutation concernant le fait que les asticots ou autres animaux, poissons, chiens et chats qui mangent les cadavres humains ne puisse rendre caduque l’idée de résurrection des corps ?


Dans une deuxième partie qui est censée être l’argument invincible de la résurrection des corps : À Dieu, il n’est rien d’impossible.


Certes, mais pour autant, est-ce que ça prouve que la résurrection des corps existe ? Que la résurrection des cadavres est bien ce qui est induit par la lecture des écritures ? (et qui va régir l’enseignement du catéchisme jusqu’à la fin du XXe siècle)


Enfin vos sources, vos citations, et vos références sont tout juste dignes d’un lycéen et encore pas au sens grec du terme. Tout de même, écrire un traité sur la résurrection des corps et ne pas citer une seule fois le nom de Jésus, ou un passage des évangiles, vous appelez ça un travail sérieux ?

Tout juste, citez-vous Saint Paul ce qui est bienvenu mais encore une fois très nettement insuffisant. D’autant que vous n’en tirez pas les conséquences, car St Paul parle d’un corps de gloire et non pas d’un cadavre qui se remet sur ses jambes. Si vous aviez lu à fond St Paul, ce dont l’on peut douter, vous auriez remarqué qu’il parle de corps de gloire, de corps spirituel, et non de corps de résurrection corruptible et donc de chair. D’ailleurs comment la chair corruptible pourrait devenir immortelle ? C’est une contradiction logique.

Nous lisons ce passage révélateur dans la première lettre aux Corinthiens de St Paul :

«« Comment les morts ressuscitent-ils ? avec quelle sorte de corps reviennent-ils ? » – Réfléchis donc ! Ce que tu sèmes ne peut reprendre vie sans mourir d’abord ; et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps de la plante qui va pousser, mais c’est une simple graine : du blé, par exemple, ou autre chose. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Ce qui est semé périssable ressuscite impérissable ; ce qui est semé sans honneur ressuscite dans la gloire ; ce qui est semé faible ressuscite dans la puissance ; ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps spirituel. »

Mais on peut se demander si vraiment vous avez une Bible ou quelque chose d’approchant ou en mémoire seulement quelques passages grappillés au cours de conversations ? Pas la peine de répondre élève Athénagore ! Ne rendez pas votre situation encore plus difficile quelle que soit la réponse !


En réalité, plus que de théologie chrétienne, il s’agit d’un exposé d’un mauvais philosophe grec.
Et fait intéressant, dans son ouvrage « la République » disponible dans toutes les bibliothèques de France et de Navarre, nous observons que Platon croit certes dans l’immortalité de l’âme mais aussi dans la réincarnation ce que montre le mythe de Er, le guerrier Pamphylien.
Nous avons attendons pour une séance de rattrapage du bac de philo option apologie chrétienne en août.
Vous avez du boulot ! Et nous espérons que vous pouvez mieux faire ! Lisez donc le cake ! Euh le catéchisme de l’église catholique (Cék pour les intimes) édition 1998, ça pourrait sans aucun doute vous être utile !

PS : À noter qu’Athénagore ayant vécu au IIᵉ et qu’il est volontiers cité par les Pères de l’Église, sa pensée est représentative de ce qui était pensé au sujet de la résurrection.
En outre, le dogme de l’Eglise catholique, au sujet de la résurrection des corps, a été bouleversée pendant le XXe, ce que nous verrons dans un prochain billet.

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Histoire d’une rencontre avec une femme : le chemin de St Jacques (partie 2) :

Dans la première partie de ces anecdotes, je nous avais laissés au pas du départ à pied du tronçon du chemin de St Jacques entre le Vézelay et Nevers. Alors marchons et franchissons le seuil bien gardé.

Il est mi-juin en France et il fait chaud. Je dois me coucher tôt et me lever très tôt (surtout si l’on songe que c’est mes vacances ^^). 5h15, je suis réveillé, mon sac déjà prêt, je petit-déjeune rapidement et hop, bâton en main, je pars d’un pas neuf et un regard nouveau vers un chemin que j’ignore.

Même vers 6h du matin, il fait déjà dans les 20 °C.

Point de vue depuis le Vézelay qui se trouve sur les hauteurs (d’ailleurs une sacrée côte à subir avant d’arriver à la basilique) au lever du soleil :

Je descends les pentes du Vézelay, la boussole indique le sud comme il se doit :

Des essaims de mouches m’assaillent, je suis même obligé de mettre un masque de tissu que j’utilise pour le COVID pour m’en protéger et respirer. Jamais vu ça !

Un peu plus loin, car mon regard porte, je n’ai pas toujours les yeux rivés sur le sentier, je vois la silhouette fine d’un marcheur. Je me dis « tiens, un pèlerin qui fait le chemin en sens inverse ». Car en fait, faire le Chemin de St Jacques, si l’on est puriste, c’est non seulement aller à St Jacques et pour certains jusqu’à la mer, mais revenir aussi à son point de départ.
En fait, nous rapprochant à la vitesse cumulée de nos deux déplacements, je me rends rapidement compte que c’est une jeune femme bien fine, un peu plus de 50 kgs à vue de nez, qui transporte un sac bien lourd. Une jeune fille brune et jolie. Le visage intelligent et expressif.
On s’arrête, moi les deux mains appuyés confortablement sur mon bâton, et je ne m’approche pas trop, histoire qu’elle ne se sente pas mal à l’aise, et qu’on puisse échanger tranquillement. Ce petit pas de retrait, ce petit pas de retraite, qui nous assure une conscience sereine, libre de tout attachement, de pensées possessives.
En fait, elle me raconte qu’elle ne fait pas le chemin de St Jacques mais le tour du Morvan et que c’est la première fois qu’elle entame une rando toute seule comme ça de plusieurs jours. Elle a emporté une tente et un réchaud… tu m’étonnes que ça doit être lourd ! Je lui explique que je ne m’encombre plus de ça surtout sur le chemin de St Jacques où on trouve des gîtes vraiment pas chers et des ravitaillements. Niveau nourriture, c’est aussi très frustre pour moi : brownies au chocolats, bananes, charcuterie, bananes… Enfin elle est jeune, elle fait ses expériences :p .
Tout comme moi en mon temps.:) Sinon je lui conseille les tentes ultra-légères. On devise ainsi en toute amitié. Elle a hâte d’arriver au Vézelay, ses pieds sont en compote. On se raconte des petits faits. Et puis on se sépare avec un grand sourire en se souhaitant bonne route sans chercher plus : une rencontre comme d’autres (enfin non en fait chaque rencontre prend ici un caractère unique et mémorable), de jolis petits cailloux qui parsèment le chemin, le voyage, la route à pied dans un temps intemporelle, hors du cadre de vie de notre société.
Le chemin, c’est aussi ça, apprécier les moments pour ce qu’ils sont et se détacher sans rien retenir. Sans chercher à avoir les coordonnées de la jolie demoiselle ^^. D’ailleurs sans doute trop jeune pour une vieille branche comme moi. :p

Enfin, après plusieurs heures de marche et une canicule vers 14h…


j’arrive au gîte d’Anthien (pour ceux qui aimeraient suivre sur une carte). Celui-ci est tenu par des hollandais, et le gîte de la veille par des allemands ^^. La passion pour le chemin de St Jacques unit bien des nationalités. On mange tous ensemble le soir, dans une ambiance chrétienne (protestante je pense). Petite prière et moment de recueillement avant d’entamer le repas. La meilleure soupe que j’ai jamais dégustée avec des courgettes du jardin !
Nous échangeons sur nos motivations pour arpenter le chemin. Nous abordons des épisodes de vie parfois très forts ou douloureux et aussi des motivations moins lourdes…

Le gîte dans un très belle ferme restaurée :

Prochain épisode : une jolie rando et la rencontre avec un pèlerin belge, un nouveau compagnon de voyage..

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« L’épopée de Gilgamesh, le grand homme qui ne voulait pas mourir », chronique

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Présentation :

Vieille de quelque trente-cinq siècles et de loin antérieure à l’Iliade et au Mahâbhârata, l’épopée de gilgameš est la première œuvre littéraire connue à qui son ampleur, sa force, son souffle, sa hauteur de vision et de ton, l’éminent et l’universel de son propos aient valu, dans tout le proche-orient ancien, une célébrité millénaire et, dans notre jugement à nous, le titre d' »épopée ».
Elle conte l’histoire d’une grande amitié, source de surhumaines réussites, mais qui, tragiquement amputée par la mort, jette le survivant, le grand roi Gilgameš, dans une recherche désespérée, mais vaine, du moyen d’échapper au trépas.
Sur ses tablettes d’argile, depuis qu’au propre berceau de l’assyriologie, voici moins de cent cinquante ans, on en avait retrouvé les premiers lambeaux, le texte de cette composition fascinante n’a cessé, d’année en année, de se compléter de trouvailles nouvelles, et de se mieux entendre, replanté dans son dense et profond humus culturel natif.
Il fallait qu’un assyriologue (Jean Bottero), vieilli dans son métier, en mît au net la teneur la plus complète possible ; en revît la traduction, à la hauteur de son lyrisme auguste ; en expliquât, d’un mot, mais clairement, les exotismes, les silences et les subtilités, livrant ainsi au public de langue française démuni une édition à jour pour lui révéler au mieux de ce chef-d’œuvre admirable et presque secret.
Son travail n’ouvre pas seulement une grand-porte dans les puissants remparts qui défendent l’altière civilisation mésopotamienne, notre plus vieille aïeule ; il permettra aussi d’y retrouver, dans un discours et un imaginaire pourtant bien loin des nôtres, deux ou trois grandes valeurs universelles de notre condition humaine, qui comptent toujours à nos yeux : le prix de l’amitié, même si nous la savons périssable, comme tout, ici-bas ; et le sens de la vie, même si elle ne nous est accordée que pour se trouver, elle aussi, trop vite effacée par la mort.

** À la découverte de Gilgamesh, l’homme qui ne voulait pas mourir**

Le premier grand récit de l’humanité, et de loin puisqu’il date dans ses partie les plus ancienne de 35 siècles (!), soit bien avant les épopées d’Homère comme l’Odyssée, est centré autour de l’amitié (une thématique à remarquer pour ce premier grand récit) entre un roi Gilgamesh et son ami Enkidu qui vivront périple et aventures divines, notamment à cause de l’hostilité de la déesse Ishtar.
Enfin les dieux condamnent Enkidu à mort. Et Gilgamesh, profondément affligé par cette perte, entreprend une quête d’immortalité. Bien souvent quand nous nous émouvons d’une mort, ce n’est pas seulement vis-à-vis de la personne mais aussi parce qu’elle nous met en face de notre propre finitude. Et il est significatif que l’un des principaux thèmes du premier récit connu soit une quête d’immortalité.
On remarque déjà que le premier romancier de l’humanité (car il s’agit d’un roman d’aventure initiatique sur fond mythologique) est inconnu voire, peut-on imaginer, volontairement anonyme ce qui de mon point de vue est assez poétique et source de réflexions. C’est le roman de la toute première quête aussi. Ou tout simplement à l’époque, ça paraissait peut-être incongru de vouloir laisser son nom. Tout comme d’ailleurs, les constructeurs des cathédrales n’ont jamais tenu à signer leurs chefs d’oeuvre. Bref je m’égare mais on est bien loin de la mentalité moderne, dont la mienne. En effet, écrire est aussi pour moi une manière de me perpétuer au-delà de ma mort.
Je souligne que la traduction par Jean Bottero rend l’approche du texte tout à fait facile et la lecture agréable, presque rapide. Le lire c’est voyager dans l’esprit des origines de l’humanité. Je trouve ça fascinant.

Après avoir lu entièrement ce premier grand roman de l’humanité, je remarque des aspirations de l’homme qui n’ont toujours pas changer : la soif de rentrer en relation (au travers de l’amitié et du dialogue avec les dieux) et le désir d’immortalité en contraste avec la conscience de la souffrance humaine.
A contrario, nulle soif de puissance chez Gilgamesh. (tout ce qui est écrit en italique est de mon fait)

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A travers ce livre nous découvrons aussi la mythologie mésopotamienne.

** Autour de Gilgamesh, le démon Humbaba**
 
Dans la mythologie mésopotamienne, Humbaba (Huwawa en sumérien) est le démon gardien de la forêt des résineux où vivent les dieux. Cette charge lui a été confiée par le dieu du vent et de la grande montagne Enlil. Son aspect effrayant et des armes surnaturelles, sept fulgurances dans la version ancienne de l’Épopée de Gilgamesh ou sept manteaux magiques dans la version ninivite, permettaient de faire fuir les autres démons.
Durant l’un des épisodes de l’Épopée de Gilgamesh, Gilgamesh accompagné d’Enkidu s’aventure dans la forêt des Cèdres pour tuer Humbaba. Alerté par leur présence, Humbaba se présente à eux. Il semble connaître ses deux assaillants et tente de les dissuader. Enkidu prend peur mais Gilgamesh l’affronte. Ils sont aidés dans leur combat par le dieu Shamash. Vaincu, Humbaba implore Gilgamesh de lui laisser la vie sauve, mais Enkidu le presse de l’achever, ce que fait Gilgamesh, juste après qu’Humbaba ait le temps de marmonner un dernier sort. Les deux vainqueurs retournent à Nippur avec le plus grand cèdre de la forêt et la tête d’Humbaba3.
La mort de Humbaba et celle du taureau céleste envoyé par Ishtar auront pour conséquence d’attirer la colère des dieux sur les deux
héros4, particulièrement sur Enkidu : subitement frappé de langueur, il meurt peu après le retour à Uruk.
(source : wikipedia)Humbaba_gilgamesh
 
 
** En fait l’épopée de Gilgamesh, l’un des tout premiers récits de l’humanité, c’est « hot » ! **
Ici, vers – 1500 av JC au bas mot, Enkidu le futur meilleur ami de Gilgamesh fait l’amour (enfin le terme plus adapté serait « b… « ) à une courtisane, ce qui lui donne (mais pourquoi ??) l’intelligence.
Peut-être que la Courtisane est en fait Ishtar dont on parle un peu plus bas. En tous cas, ça se lit bien 🙂 On note au passage l’inexistence du moindre tabou puisque la description va jusqu’à évoquer le sexe.
 
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Un sommeil préparé avec un bon rituel protecteur permet d’avoir de bons rêves qui permettent de mettre en contact le rêveur et le divin.

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On s aperçoit que l interprétation des rêves tenait déjà une grande place dans la civilisation. On retrouve ça dans l’Anabase, l’Ancien Testament, l’Odyssée, l’Ennéide, le cycle des romans de la table ronde, La divine comédie etc. C’est vieux comme le monde.

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En fait je me rends compte que dès les temps très anciens, on pourrait dire que, en termes modernes et psychologiques, la vie du subconscient est très importante en tant que message venant des dieux notamment quand il s agit des rêves. Il y a au moins 4 rêves prémonitoires et leur interprétation est « pointue » dans le récit. Ça fait partie intégrante de leur pensée et ils sont très importants, cruciaux.
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** Gilgamesh (récit d’il y a 3000 ans), blessé par la mort de son ami Enkidu veut savoir comment devenir immortel auprès de Uta-Napishtim, un héros devenu immortel, faut pas empêcher les dieux de dormir, bonnes gens… **
Les dieux, particulièrement Enlil, en colère contre l’humanité, qui faisait trop de bruit la nuit l’empêchant de dormir, décident de les supprimer dans une gigantesque inondation.
Le dieu Enki, tenu par le secret, utilisa le subterfuge de confier aux roseaux le projet des dieux afin d’avertir Utanapishtim. Il le chargea d’amener sa femme, sa famille et ses proches avec les artisans de son village, ses bébés et ses céréales ainsi que les animaux de la terre. L’inondation atteindrait tous les animaux et les humains qui n’étaient pas sur le navire, un concept similaire a l’histoire biblique de l’arche de Noé. (le récit de Gilgamesh est antérieur à celui écrit dans l’ancien testament)
Après douze jours sur l’eau, Utanapishtim ouvrit la trappe de son navire pour regarder autour et voir les pentes du mont Nisir, où il reposa son bateau pendant sept jours. Le septième jour, il envoya une colombe pour voir si l’eau avait reculé, et la colombe ne put trouver que de l’eau et revint. Puis il envoya une hirondelle, et comme précédemment, elle revint sans avoir rien trouvé. Enfin, Utanapishtim envoya un corbeau, et le corbeau vit que les eaux avaient reculé, alors il circula autour, mais il ne revint pas. Utanapishtim libéra ensuite tous les animaux libres et fit un sacrifice aux dieux.
Les dieux vinrent, et parce qu’il avait conservé la semence de l’homme tout en restant fidèle et confiant en ses dieux, Utanapishtim et sa femme reçurent l’immortalité, surtout grâce à Enki.
Le nom sumérien d’Enlil est constitué des termes « Seigneur » (en) et « Air »/« Vent »/« Souffle » (líl). Si on suit cette étymologie, Enlil serait à l’origine une divinité liée au vent, peut-être au vent du printemps qui assure le retour de la végétation. De là découlerait aussi l’aspect colérique, impétueux et parfois sombre qu’a parfois ce dieu dans la mythologie1. Le terme LÍL peut en fait être compris comme l’atmosphère, espace entre le ciel et la surface de la terre2, suivant la cosmologie sumérienne qui attribue le Ciel (an) comme résidence au dieu Anu, le monde inférieur (ki, plus précisément l’Apsû, monde des eaux souterraines) comme résidence du dieu Enki, laissant donc ce qui est entre les deux au dieu Enlil, c’est-à-dire l’espace des humains (ce qui serait alors lié à sa fonction de divinité suprême).
A noter, la parenté évidente de la représentation d’Enlil avec le symbole de la religion Zoroastrienne.
 
** autour de Gilgamesh, le dieu soleil mésopotamien Amash **
Shamash est le nom akkadien du dieu-Soleil dans le panthéon mésopotamien. Il correspond au sumérien Utu. Il occupe une petite position secondaire dans la hiérarchie divine par rapport au dieu Lune Sîn, considéré comme son père, et a un rôle effacé dans la mythologie, qui contraste avec la grande popularité dont il a bénéficié auprès des anciens Mésopotamiens comme l’atteste le fait que nombre d’entre eux ont porté un nom faisant référence à ce dieu.
Shamash était vu comme le garant de la justice. Tout comme le soleil disperse les ténèbres, il expose en pleine lumière le mal et l’injustice. Dans la mentalité mésopotamienne, cette fonction de justice a été mise en relation avec celle de guérison, vue comme la libération de l’emprise de maux injustement subis, ou encore avec la divination, Shamash éclairant les messages divins qui apparaissent dans les entrailles d’ovins, dans les rituels d’hépatoscopie très répandus en Mésopotamie ancienne. Cela lui vaut d’être célébré dans de nombreux hymnes et prières qui figurent parmi les plus belles pièces de la littérature mésopotamienne.
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