Un livre très profond sur la réincarnation, « Les demeures de l’âme »

Demeures_âme_Lewis

Il s’agit donc d’une chronique sur le livre « Les demeures de l’âme » de Harvey Spencer Lewis  publié dans la bibliothèque rosicrucienne. Livre écrit en 1930 et régulièrement réédité.

Le titre « Les demeures de l’âme » fait référence aux corps qui abritent notre âme tout au long de son évolution grâce à de multiples incarnations et à nos différentes enveloppes charnelles, nos corps. Dès le titre donc, en fait, on parle de réincarnation, ce qui n’est pas évident au premier abord.

Rien à voir en conséquence avec le livre « Les demeures de l’âme » de Thérèse de Lisieux qui expose les étapes successives de l’âme dans son chemin de purification et d’union avec le Divin. A noter d’ailleurs que le concept de réincarnation était admis dans le christianisme primitif. Cependant, rien que cette confusion est significative. Car le but de la réincarnation selon des mots rosicruciens est bien « l’évolution vers la perfection de sa propre nature » par le moyen de plusieurs incarnations. Le but est le même mais le discours et  la métaphysique sous-jacente bien différents.
D’ailleurs de manière opposée aux dualistes qui voit le bien dans le monde spirituel et le mal dans le monde de la matière de sorte que pour eux le corps est
un prison, les rosicruciens considèrent non pas le corps comme une prison mais comme un temple, le temple de l’âme.

Cela s’inscrit aussi dans un autre registre que l’hindouisme ou le Bouddhisme qui ont aussi une vision peut-être plus négative du corps puisqu’il faut réaliser une ascèse pour sortir du cycle des réincarnations « le samsara » et atteindre l’illumination. Les rosicruciens ne prônent pas vraiment d’ascèses mais plus une vie réglée de manière spirituelle. En harmonie avec les lois naturelles qui gouvernent tous les plans de l’univers depuis le plus terrestre et matériel au plus cosmique.
Je me rends compte au fur et à mesure de ces chroniques que parfois les livres sont plus une source d’inspiration qu’un compte rendu fidèle des livres proprement dits. Donc soyez en conscients !^^

Rappelons tout d’abord que l’auteur de ce livre, Harvey Spencer Lewis, un américain, est le fondateur en 1919 de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix (AMORC), en ayant tout d’abord été désigné ou « adoubé » par les Rose-Croix de France qui lui ont donné tous les documents nécessaires. Il a été aussi le premier dirigeant mondial de la résurgence de l’Ordre. A ce jour, c’est la principale obédience rosicrucienne dans le monde.

La réincarnation est l’une des principales lois de l’ontologie rosicrucienne, l’adhésion à cette croyance permet de donner à chaque rosicrucien un sens certain à sa vie. Si l’on cherche des preuves plutôt que de simplement croire, on peut en trouver notamment dans le livre « Vivons-nous plus d’une vie » dont j’ai fait la chronique sur ce blog, et qui transcrit des témoignages pour le moins éclairants.
Pour en savoir plus sur l’ontologie rosicrucienne dans son ensemble, on peut lire notamment un petit livre essentiel « L’ontologie des Rose-Croix » écrit par le responsable actuel de la loge francophone de l’AMORC, Serge Toussaint.
Donc après ce détour, c’est le livre ou le texte le plus profond que j’ai lu sur la réincarnation et pourtant je me suis pas mal intéressé au sujet.

Voici la bannière de l’AMORC. Il est noter que mon commentaire ne représente en aucune manière la position officielle de l’AMORC. (FRC)

bannière_AMORC

Le livre aborde les points suivants dont je fais le rapport à ma manière :

* La premier constat que l’on fait lorsque nous commençons à avoir une conscience existentielle est :
Qu’est-ce que je fais dans cette galère ? ^^ Ensuite comment être heureux, et de manière un peu indirecte, quel est mon but dans cette vie ? (Le but de notre vie est-il d’être heureux, ça peut se discuter)

 

asterix_pirates

* Notre vie est faite d’expériences et de chagrins. Il y a une dualité en nous : l’homme est mortel, et son idéal, ses désirs sont à l’échelle humaine.
Pourtant, il y a en lui de manière plus ou moins développée chez les individus, une dimension spirituelle, une personnalité subjective qui demande plus.
Dans beaucoup de cultures de par le monde, dans les religions, on s’aperçoit qu’on évoque une part divine présente en l’homme, un segment de conscience divine qui constitue le moi intérieur (or la conscience superficielle ou objective est un segment différent, appartient à la conscience du monde physique par le biais des 5 sens). Bien sûr si l’on nie toute idée de moi intérieur,
alors nous ne devenons qu’un simple agrégat de matière animé par des impulsions électriques ou électro-chimiques. Et l’idée de réincarnation est alors caduque.

Dans la genèse, dans la Bible, il est dit que « Le Seigneur Dieu forma donc l’homme du limon de la terre, et il souffla sur son visage un souffle de vie, et l’homme fut fait âme vivante (traduction de JB Glaire d’après la Vulgate de St Jérôme). » Cette phrase mérite d’être méditée.

* L’homme est donc corps et âme. L’âme est immortelle et le corps, corruptible. Il est donc logique de penser que l’âme survit à la mort du corps dans ce cadre.
Mais alors que devient l’âme après la mort du corps ? On peut se demander pourquoi
, si l’âme est une partie divine, pourquoi s’incarne-t-elle dans ce bourbier, dans cette galère ?
Pourtant le fait est là, notre âme est incarnée. Il semble donc que son incarnation et par voie de conséquences nos expériences terrestres lui soient
nécessaires. Pour quoi ? Pour évoluer et apprendre. No pain, no gain.

* D’après les juifs et le Talmuld, l’âme est double, une conscience insufflée par Dieu et l’esprit vital par lequel Dieu inspire l’homme. L’âme serait le siège de la conscience et de l’Intelligence.
On peut dire dans une approximation que la personnalité résulte du dialogue entre conscience du corps et conscience de l’âme.
Au fur et à mesure de l’évolution de l’homme (des temps les plus anciens jusque maintenant), ces deux consciences évoluent.
On peut tirer de ces quelques éléments de réflexion que l’Âme doit avoir une certaine expérience terrestre (sinon pourquoi s’incarner ?), que le corps humain doit pouvoir jouir de cette connaissance (le rôle des cordes vocales et du langage me semblent essentiel) et que le caractère et la personnalité de l’homme doivent être perfectionnés. C’est ainsi qu’une vision, un enseignement rosicrucien, commence à émerger.

* Dans la suite de notre réflexion, il est dit que le caractère forme un peu les caractéristiques de surface de chaque être humain, on pourrait dire le moi social, l’égo propre à chacun. La personnalité est une part plus profonde. Par ex on peut être banquier en surface et avoir pour passion le karaté et être 7ième dan. Et on pourra penser alors que le karaté et les arts martiaux en disent plus long sur la personne que son métier de banquier. Notre personnalité résulte d’une sorte de code de vie que nous avons édifié et d’une mission qui orientent nos actes les plus profonds. En fait on peut mettre en lien personnalité et Moi intérieur. La méditation sur nos expériences, les prières etc. contribuent à l’évolution de notre personnalité.
Le moi intérieur tend à élever notre personnalité vers les plus hauts degrés de conscience (c’est vrai que pour certaines personnes, cela n’est pas évident ^^).
Parfois, on s’abrite derrière notre moi extérieur pour voiler notre moi intérieur.

* Dans cette perspective, deux visions, la personnalité survit à la mort ou elle finit à sa mort. Ce qui est généralement le point de vue des scientifiques, du moins ceux qui sont matérialistes. Cependant dans le cas de la science matérialiste, la personnalité serait le fruit unique de la génétique… à cela on peut se demander si le libre-arbitre existe (et dans ce cas-là pourquoi me reprocher d’être un assassin au fond ?) et aussi pourquoi avec une hérédité d’ancêtres parfaitement bienveillants, soudain un psychopathe surgit ? Bref ^^.
En ce qui concerne la théologie, le souci vient que l’homme créé par Dieu souffre (le livre de Job est magnifique à cet égard). Tout cela au fond nous donne un sentiment d’absurde. L’homme est créé arbitrairement, il n’a rien demandé et s’incarne pour connaître entre autre la souffrance et les péchés que la justice éternelle va lui reprocher. Pas de bol.
C’est pourquoi l’homme cherche la vérité. Et la sagesse je dirais.

* On voit qu’il émerge le thème de l’hérédité. Le descendant récolte ce que l’ascendant a semé. Et l’âme vient s’incarner dans le « corps » qui lui est propice dans la pureté ou l’impureté. Et c’est là que la loi de compensation s’incarne.
On aura tendance à penser qu’une âme qui a fait le mal s’incarnera dans un corps en rapport. Toutefois, ceci est vu de manière à lui montrer le vrai chemin. C’est sans doute une vue encore assez grossière et culpabilisante mais pas seulement, cela peut mener à nous interroger sur nos infirmités éventuelles, leur sens et aussi les épreuves que nous rencontrons. C’est en gros la loi du Karma. Mais on peut se dire aussi qu’un corps infirme ou malade nous pousse à trouver des réponses, un sens à notre existence. C’est pourquoi en fait la loi de réincarnation permet de dessiner un chemin qui assure une justice universelle et bonne et non pas absurde. Certains naissent dans la pauvreté, d’autres dans la richesse, dans la maladie etc. mais cela peut avoir un sens particulier pour notre âme. La richesse pouvant être un piège pour notre évolution par ex.

* Dans tout cela, on sent une envie de perfection qui dépasse l’homme et une simple existence humaine (Descartes en parlait très bien). Cette envie sourde ou est un véritable maître chez certains individus. Cependant, elle agit en tous. Elle pousse en tous. L’éducation a une influence prépondérante sur le caractère. La force morale permet d’influer sur sa destinée.

* point très intéressant, l’agrégat de personnalités en l’homme. L’âme incarne les vestiges de différentes personnalités développées au cours de différentes incarnations. Cependant nous n’en manifestons principalement qu’une seule (heureusement !). Mais cela peut engendrer de la confusion d notre existence, je ne sais pas imaginons que dans des vies précédentes, j’ai été scribe égyptien, écuyer d’un chevalier, moine, etc. tout ça, il nous faut trouver une cohérence interne tout de même. C’est à dire qu’en fait il y un lien entre ces différentes incarnations et les leçons que nous pouvons en tirer.

* Dans une conception rosicrucienne, l’âme après sa mort renaît au monde spirituel et y demeure quelque temps (bien que je ne sois pas sûr que le terme temps soit approprié même si on pourrait mesurer en théorie le temps entre deux incarnations sur terre). En fait ce « temps » est consacré à une purification de l’âme et un enseignement délivré par l’Intelligence divine (c’est ainsi que les rosicruciens ont tendance à dénommé Dieu, mais bon cela reste une expression pour quelque chose d’infini et d’indicible). C’est aussi un délassement et un repos pour l’âme après toutes les galères vécues ^^. Une régénération, c’est d’ailleurs pourquoi à mon avis, on peut être autant attiré par le monde spirituel au cours de notre incarnation. Chaque âme se repose dans des Demeures (avec un D majuscule) de l’âme qui parsèment le monde spirituel. Et les âmes pourront méditer sur tous leurs errements. Avec un désir brûlant proportionnel à leurs fautes morales.

Et à la fin de leur séjour, elles se réincarnent à moins qu’elles aient atteint un haut degré de perfection et d’évolution. Dans une terminologie rosicrucienne, nous dirions que nous atteignons la perfection de notre propre nature.

Voilà en très gros les arguments de ce livre qui mérite d’être lu et médité dans le détail.

Nous mourrons à la vie terrestre. Nous naissons à la vie spirituelle. Nous mourrons à la vie spirituelle et nous naissons à la vie terrestre.

On peut lire aussi cet article très intéressant sur le réincarnation écrit par Serge Toussaint qui est le responsable de la loge francophone de l’Ordre de La Rose-Croix (une des loges les plus importantes car elle comprends les pays d’Afrique francophone) :

https://www.blog-rose-croix.fr/a-propos-de-la-reincarnation/

A propos Jean-Baptiste Messier

J'ai toujours été guidé par l’idée de produire des textes originaux, provocateurs voire transgressifs. La littérature érotique est mon domaine de prédilection même si j'aime parfois composer des cocktails avec le fantastique, la SF ou la fantasy. J'écris aussi des chroniques sur des livres très divers et évoque parfois des sujets assez polémiques ou spirituels. A découvrir. ;)
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