Le chevalier errant

Un conte que je viens de retravailler et de publier.

Un chevalier a perdu la Dame de son coeur.

Plusieurs choses m’ont inspiré en fait, les récits de Chrétien de Troyes, l’amour mystique qu’on retrouve dans toutes les religions ou spiritualité (même si on peut penser à certain poèmes du soufi rûmi), un certain sens de la vacuité … mon histoire personnelle aussi.

Que reste-t-il de la chevalerie ? on en trouve la trace dans certains comportements, dans certains cercles martiaux. disons que la chevalerie occidentale et notamment du pays d’Oc avait su allier la rudesse guerrière et l’amour courtois, ce qui en fait un alliage superbe.

 Je vais revenir un peu sur l’amour courtois, tradition ancrée dans le sud de la France et colportée par les baladins et troubadours au moyen-âge. A ce sujet, on peut lire « Le roman de la rose » de guillaume de Loris et plus tard Jean de Meung et encore pour ceux qui le trouvent « Flamenca« . Flamenca est l’histoire d’un chevalier qui rencontre une noble déjà mariée et qui tombe follement amoureux. Par relation épistolaire, il finira par convaincre Flamenca de son amour et celle-ci acceptera de lui accorder ses faveurs. Le problème étant alors de contourner le mari. Dans l’amour courtois, l’adultère n’est pas tabou.

L’amour courtois a contribué à civiliser les mœurs guerrières et les relations entre les hommes et les femmes au moyen-âge période pas si obscure que certains ont bien voulu le dire, il n’est qu’à voir l’art roman entre autre.

Je voudrais aussi parler de la doctrine Cathare qui était aussi répandue dans le sud de la France toujours vers la même époque. Les cathares se voyaient comme des premiers chrétiens. Ils n’avaient pas d’église, et entre Dieu et l’homme il n y avait pas besoin d’intermédiaires, donc de prêtres et encore moins de pape. Cette doctrine fut combattue à l’aide d’une répression féroce par l’Eglise catholique on s’en doute. Il y eut des massacres.

Les cathares croyaient aussi en la réincarnation comme les chrétiens d’avant le concile de Nicée. Les cathares étaient dualistes et pensaient que le monde avait été créé par un dieu mauvais « le Démiurge » ce qui explique l’imperfection et le mal dans notre monde et le but était par sa conduite de retrouver le royaume du Dieu parfait d’Amour si je puis dire et à grands traits. C’est une hérésie bien sûr pour les catholiques.

Bref ;), voici un extrait de ce conte :

« (…) Ça avait été une belle randonnée, la soirée s’annonçait très agréable. Ils sortirent des pommes de terre qu’ils firent chauffer en papillote. Les Parfaits, c’est à dire les moines qui suivaient et enseignaient la doctrine cathare étaient réputés pour leur grande bienveillance. Quand on entendait la voix du vieil homme si douce et mélodieuse, on se demandait parfois en une pensée irrationnelle et hors du temps s’il n’était pas l’incarnation d’un ancien Cathare.

Le vieil homme parla ainsi :

« Ce soir, je vais vous raconter l’histoire d’un chevalier errant, une histoire intemporelle, en fait.

Il possédait un domaine qui, a priori, paraissait toujours aussi souriant : les oiseaux chantaient, les paysans moissonnaient le blé et dressaient les meules de foin. Le château étincelait de blancheur.

Pourtant on sentait comme une indéfinissable langueur, nostalgie, lézarde dans le bel ordonnancement. Il se murmurait que le seigneur était atteint d’une maladie profonde, incurable, une maladie d’Amour. La dame de son cœur était partie, il était désorienté. A quoi bon briller, si c’est pour moi-même ? Le Royaume avait perdu son centre, son foyer, son axe.

Si rien n’était fait, certainement le domaine dépérirait et la Gaste Forêt* verrait son aura s’obscurcir : les arbres perdraient leurs feuilles et la terre sa fertilité…(…)

Pour la suite, lecture et téléchargement gratuits ici :

Le chevalier errant

A propos Jean-Baptiste Messier

J'ai toujours été guidé par l’idée de produire des textes originaux, provocateurs voire transgressifs. La littérature érotique est mon domaine de prédilection même si j'aime parfois composer des cocktails avec le fantastique, la SF ou la fantasy. J'écris aussi des chroniques sur des livres très divers et évoque parfois des sujets assez polémiques ou spirituels. A découvrir. ;)
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7 commentaires pour Le chevalier errant

  1. haydeelee dit :

    Coucou eh bien je découvre cet extrait palpitant qui donne vraiment très envie de connaitre la suite 🙂 Et au niveau de l’inspiration de l’ambiance c’est étrange mais je retrouve à quelques endroits de cet extrait la pâte des scénaristes de la série Games Of Thrones (Le trône de Fer) série que j’ai décovert un peu avant la quinzaine de Roland Garros…..

    Alors coïncidence ou preuve de mon imagination trop fertile….. mdr totale en tout cas le liens est flagrant, même période historique, les images que tu utilises comme la tristesse faisant de la nature une terre désoeuvrée est typique à la série Games Of Thrones….. étrange à moins que tu n’ai entendu parler de cette série et que tu ai commencé à regarder, sauf si bien sûr tu lis ou as lu le roman 🙂

    En tout cas le roman Flamenca m’intéresse bcp si tu pouvais me dire de quel auteur il s’agit se serait super, mais s’agit il d’un roman passé dans le domaine public, car si il était disponible sur InLibroVeritas et Atramenta ça serais super pratique 🙂

    Gros bisous et agréable week-end cher ami

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  2. coucou Van’,

    Non je ne connais pas la série « Trône de fer ». Le motif de la forêt qui perd en fertilité est un motif récurrent dans les romans de la table ronde (roman de Chrétien de Troyes par ex mais il y a d’autres ex). Il me semble que ta série « Trône de fer » s’en inspire tout simplement. Flamenca (écrit au XIIIième) est un livre que je possède après moult recherches, il est très difficile à trouver. Sa langue originale n’est pas le français moderne (du provençal) et je ne l’ai pas trouvé en édition numérique appartenant au domaine public. son auteur est anonyme.

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    • haydeelee dit :

      Ah qui ne s’inspire pas des autres, je n’ai pas lu tous les romans de Chrétien de Troyes et il se peut que cette thématique ai été reprise nombre de fois après 🙂
      La série dont je te parlais s’inspire de bcp de mythes et légendes devenues populaire au XXIème siècle grâce à Peter Jackson et son adaptation libre et travaillée sur l’oeuvre originale de Tolkien 😉 mais là je t’apprends rien, et quels ne sont pas ceux qui ont été inspirés par ces mythes et légendes d’autrefois, grâce à la bande dessinée et autres médias, tels que le peinture, photographie numérique, jeux vidéo etc….

      En tout cas tout cela est alimenté par le cinéma à l’heure actuelle et la télévision qui en font leurs choux gras…..
      En ce qui concerne Flamenca aurait tu si tu en as le temps pourrais tu me la numériser et faire parvenir, après je ne t’oblige à rien , surtout si tu n’en as pas le temps 🙂 J’essaierais de la trouver en bibliothèque ou peut être sur le net qui sait 🙂 J’espère ne pas trop galérer en tout cas pour la trouver.

      Belle soirée Jean-Baptiste et au plaisir d’échanger, mais si le coeur t’en dis je te propose d’aller voir cette série sur ce site : http://www.dpstream.net/serie-4184-saison-1-episode-02%20%5BVOST%20FR%5D.html

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  3. en silence qui ne l’est pas vu que je t’écris sourire je lis tes écris que j’aime beaucoup bisous Fleur

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  4. Babel dit :

    J’aime beaucoup le côté intemporel de cette nouvelle !
    Une errance introspective qui me fait aussi penser à ces rituels pratiqués dans certaines ethnies Africaines.. un passage initiatique obligé permettant à l’enfant de devenir adulte..

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    • Avec retard la louve, j’arrive auprès de toi ! enfin façon de parler ! oui en fait les contes ont un côté intemporel, archétypale, initiatique que j’apprends à voir. Je me glisse dans les habits du conteurs, et ça coule. pour le côté errance, toute errance, une recherche, une dépression, une longue randonnée itinérante, un voyage de l’âme est initiatique. Merci de ta lecture et de ton commentaire.

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