La femme de ses rêves

Les artistes sont souvent des obsédés.

Bien sûr je veux dire par leur création. 🙂

Dans cette veine, sous mon autre pseudo, j’ai écrit une nouvelle erotico-psychologico-thrillero-goro-machiavelique qui pourrait vous intéresser.

Une p’tite présentation :

Laval passe ses journées à sculpter la femme de ses rêves sous l’œil inquisiteur de Sana.
Cette jeune femme capiteuse semble vouloir le dévier du chemin qu’il s’est choisi et l’éloigner de l’objet de son obsession.
Une nouvelle qui pourrait s’avérer plus maléfique et érotique qu’il n’y paraît.

Photo de la couverture libre de droit :
http://www.flickr.com/photos/pierrebedat/347831045/sizes/s/in/photostream/

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Un extrait (le début) :

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Laval ne se souvenait plus depuis combien de temps il sculptait. L’atelier à l’image du type de pierre qu’il taillait était un endroit froid, plein de vide, dédié à l’esprit et à la recherche quasi-maladive de l’artiste. Sur une table étaient posés les divers outils qu’il allait utiliser. Dernièrement une obsession avait pris possession de son esprit : mettre à nu sa femme idéale.

Il taillait la pierre, c’était sa page blanche à lui, sauf qu’à l’inverse de l’auteur qui noircit les pages de signes, lui son boulot consistait à tailler des croupes dans la pierre, à la dépouiller de tout superflu jusqu’à trouver la courbe sensuelle dont il rêvait, et lui insuffler la vie. Ce qu’on appelle de la taille en direct car il ne dessinait aucune ligne sur la pierre, il se contentait de suivre son image intérieure.

Le bloc de calcaire blanc était là devant lui qui l’attendait comme une énigme à déchiffrer, un corps à libérer. La massette dans une main, le burin dans l’autre, il commença le travail avec des coups secs et précis qui faisaient jaillir des éclats tout autour de lui. Dans sa tête, il avait l’idée de LA femme, celle de ses rêves.

Il dégrossit les formes petit à petit, il s’arrêtait dans son travail de temps en temps, reculait pour examiner le chemin parcouru. Concentré sur son travail, vêtu d’un débardeur qui dévoilait ses épaules musclées, rien n’existait plus au monde. Brun, les traits secs, les yeux noirs, son visage faisait viril mais d’une virilité raffinée par la concentration que l’art lui imposait jour après jour. Il n’était pas beau à proprement parlé mais son attitude, ses expressions fermes et tranchées captivaient : il était charismatique.

Une femme par les fenêtres extérieures de l’atelier, l’observait fascinée. Cela faisait plusieurs fois qu’elle venait ainsi le voir. Autant le sculpteur faisait ouvrier, autant par son habillement, elle paraissait sophistiquée et très féminine. Sur ses talons aiguilles, qui s’appuyaient sur les pavés du trottoir, elle paraissait toute délicate et fragile, vêtue avec goût d’un tailleur jupe gris et d’une veste noire, les lèvres légèrement accentuées par du rouge à lèvre, .

N’y tenant plus, et certainement déçue du peu d’attention que le sculpteur lui accordait, elle s’arrêta sur le pas de la porte. Laval leva la tête et son regard glissa rapidement de son visage au décolleté discret mais présent laissant entrevoir un pendentif doré qui ornait ainsi sa gorge d’orientale.

Réjouie par ce premier succès, la jeune femme lui dit :

« Laissez-la tomber. »

On eût dit qu’elle parlait d’une personne vivante.

Sans se démonter, Laval lui répondit :

« C’est impossible. »

La jeune femme l’observait inquiète et contrariée. (…) »

Mais que va-t-il se passer ?:)

Si vous voulez le savoir c’est par ici :

La Femme de ses rêves


A propos Jean-Baptiste Messier

J'ai toujours été guidé par l’idée de produire des textes originaux, provocateurs voire transgressifs. La littérature érotique est mon domaine de prédilection même si j'aime parfois composer des cocktails avec le fantastique, la SF ou la fantasy. J'écris aussi des chroniques sur des livres très divers et évoque parfois des sujets assez polémiques ou spirituels. A découvrir. ;)
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12 commentaires pour La femme de ses rêves

  1. haydeelee dit :

    Ah bon tu crois les artistes souvent obsédés….. mdr par leur création…..encore plus mdr…. On sait tous que les artistes ont des muses souvent de très jolies femmes qui les inspire et parfois ne font pas que cela….. Les artistes d’ailleurs sont très souvent seuls car ils aiment naviguer entre différentes femmes dans leurs vies, muses parce qu’ils sentent en eux un besoin de changement permanent ou presque….

    Bon bref oui magnifique nouvelle érotique surprenante, que je vais relire ce week-end durant ce très long week-end, je vais pouvoir en profiter un peu….. Et qui sait percer peut être le mystère de tes personnages auquel tu as su si bien donner vie.

    Je ne sais pas si tu y a apporter quelques dernières modifications vu que tu m’en avais vageuement parlé. Donc j’ai la dernière version que j’ai téléchargée sur INVL tu me tiendra au courant je l’espère…. 😉

    Je te souhaite de bien profiter de ce long week-end qui s’offre à toi, pour faire tout ce don tu as envie… Gros bisous cher Jean-Baptiste 😀

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  2. de bonnes remarques en « préléminaires ».
    Parfois la muse est cruelle et mesure mal ses effets « secondaires » ;).

    Il y aura encore de très légères modification mais telle quelle la nouvelle me plaît beaucoup. A ce sujet j’ai eu un retour d’une lectrice sur cette nouvelle qui m’a touché :

    « Et comme ça, « l’amour fou c’est quand deux psychoses se rencontrent  » ?…lol
    Superbe écriture, tu commences vraiment exceller !…Elle a l’aire véridique, chaque phrase est visuelle et sensitive en même temps, bravo !…J’ai beaucoup aimé et je crois qu’on pourrait faire même un petit film d’après ce texte…
    Les premières pages, j’ai cru que tu te réfères strictement à la femme des rêves de l’homme qu’il a en lui -la femme a aussi son homme de ses rêves en elle..- qu’on cherche et souvent on l’identifie avec quelqu’un ou quelqu’une qui s’approche, qui vient très proche de temps en temps, quand on tombe amoureux(ses). Mais puis l’histoire a pris une autre compréhension, elle est devenue particulière, belle tournure !..Sana (celle qui apporte la santé ), s’infiltrait peu à peu dans la peau de Laval, devenir la femme de ses rêves pour le guérir, se faire sortir en réalité…Elles ne sont pas sur toutes les rues, ces femmes si douées, n’est- ce pas ?…lol
    Te félicite, bisous et belle fin de semaine »

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  3. filamots dit :

    Bonjour Jean-Baptiste,
    Cela donne envie de continuer à lire la nouvelle. Tu as changé de site, je viens de m’y inscrire.
    Je pourrai ainsi lire cette suite qui ma foi est fort intéressante.
    J’ai déjà lu l’histoire d’un homme amoureux d’une statue qui venait la nuit lui rendre visite dans un château hanté. C’était pas mal non plus. 🙂 J’aime ce genre de sujet.
    Succube, succomberais-je ?
    Bisous écrivain.

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  4. Coucou Geneviève,
    Oui j’ai changé de site (mais je suis toujours l’ancien) car le webmaster d’ILV a créé sont site Atramenta où il peut faire passer toutes ses idées, et il a de très bonnes idées :-), notamment pour la publication papier, où la qualité (à un moindre coût en plus) est bien meilleure)

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  5. Babel dit :

    Un régal cette nouvelle ! Un sculpteur suicidaire qui éjacule de son oeuvre et qui recouvre la santé grâce à une mutante plus vraie que nature..
    Belle imagination, qui démultiplie la nôtre aussi.. et pour cela, je t’en sais gré ! 😉

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    • Coucou Babel,
      Content de te voir passer par là et heureux que tu aies apprécié en toute démesure cette nouvelle ;), je dois avouer, j’en suis assez content mais il faut dire dernièrement, je suis content de mes textes, le style est plus fluide (je parle du cheveu d’A et de celle-ci)… bientôt je compte publier un recueil de nouvelles érotiques, bien sûr je vous tiendrai au courant et puis je vais m’atteler à l’imagination de mon premier roman mais le départ sera un peu chaotique, le désordre créateur ;)…

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  6. Babel dit :

    Alors je croise les doigts pour ton recueil de nouvelles.. et puis que la Muse soit au rendez-vous pour le roman à venir ! 😉

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  7. giselefayet dit :

    Je vais de ce pas suivre le lien , le début de la nouvelle est vraiment accrocheur . Je passe un peu tard sur ce billet , je ne l’avais pas vu ma boite mail étant au bord de l’implosion .Bonne journée
    Bisous

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  8. giselefayet dit :

    Je disais whaouh c’est vraiment excellent quand j’ai appuyé sur une touche qui a effacé mon commentaire . Je viens de finir ta nouvelle , tu as l’art de nous plonger dans des mondes saisissants , l’immersion dans le monde psy , j’adore, sans parler de l’érotisme qui perle à chaque phrase .
    Délicieusement génial .
    Pour répondre à ta question sur le billet « une larme » , oui oui c’est voulu j’aime bien rompre de temps à autre le bercement littéraire par un terme inattendu , des réminiscences de mon passé de scientifique ..sourires .
    Bonne journée
    Bisous

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  9. Bon ça va alors le mélange des genres n’est pas trop étourdissant ?:)

    content que ça t’ait plu ! 🙂

    Bisous

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