III
Sans regardait A.S
de Carreau. Ces êtres qui le haïssaient semblaient s’être transformées en
statues de sel. A son apparition, les sourires s’étaient figés en rictus
grimaçants et la musique s’était tue comme par enchantement. Plus ectoplasme
qu’être vivant, Sans semblait s’être vidé de son sang. Il les dévisageait
fixement et plantait son regard tour à tour dans leurs yeux horrifiés.
Le temps respirait
en apnée.
Leurs miroirs se
fendirent en un craquement sinistre.
Sans un mot, Sans se
brisa en mille morceaux et … dans les replis de son manteau salvateur, son Père
l’enveloppa.
« cette journée
crevante va enfin prendre fin » pensa Anne, l’une des quatre femmes de
ménage qui s’occupaient de l’entretien du château. Il ne lui restait plus que
la véranda à nettoyer. Anne ouvrit la porte et poussa un cri d’horreur. Le
miroir que l’on surnommait « A.S. de carreau », pour sa beauté et sa
forme, s’était fêlé en son centre. Mais elle n’était pas au bout de ses
surprises ; l’immense vitre qui faisait face à A.S. de Carreau s’était
brisé en mille morceaux.
Quel était le
responsable de ce forfait ?
Un jeune marginal
illuminé fut entendu par la police et en envoyé en maison de redressement. Il
se nommait Jésus.