Le lundi 10 août 2020, le jour où j’ai le plus souffert dans ma chair, où ma volonté en a le plus bavé, je pense. ^^ On peut dire que ma volonté fut trempée dans la lave de la forge de Vulcain.
Rappel de l’épisode précédent (pour le lire, c’est ici : https://jeanbaptistemessier.blog/2020/08/21/mon-aventure-et-mesaventures-sur-le-chemin-de-st-jacques/ ) : A cause du COVID, je n’ai guère le choix dans mes dates, et me voilà en pleine canicule à essayer de parcourir le Chemin entre Langres et le Vézelay. Le premier jour fut très dur, le second sera terrible. ^^
Objectif : Is-sur-Tille, non loin de Dijon pour situer. Je quitte la Lorraine, je pénètre la Bourgogne.
Photo du début de cette journée dantesque, enfin infernale, qui donne une sensation de fraîcheur paradoxalement, après une nuit étonnamment paisible (je ne pensais pas me reposer aussi facilement pour une nuit en plein nulle part) en tente quelque part entre Aujeurres et Vaillant (à cœur vaillant, rien d’impossible) :
Je me levai avec déjà de bonnes ampoules au pied vers 5h30, et je dus marcher dès 6h plus de 30 km en plein cagnard avec 6l d’eau, poussé par la nécessité, car aucun point d’hébergement, ni de ravitaillement sur mon passage avant mon point d’arrivée à Is-sur-Tille.
Soleil de plomb (fondu s’il vous plaît).
La souffrance fut exemplaire et devoir de chercher très loin dans mes profondeurs, la volonté, et les capacités d’arriver, aussi. D’autant que sur la dernière partie du parcours, il y avait très peu d’ombres, d’arbres, de bosquets. Et j’étais obligé de calculer mes efforts pour aller d’ombres en ombres salutaires. Je me souviens de ce dernier champ à la terre craquelée, de la terre sèche creusée de sillons, une terre exsangue, une terre qui part en poudre, en poussière… mais tout vaut mieux que le bas côté de la route avec les pieds qui brûlent… même cette terre-là est bienfaitrice. Un long champ, plein soleil, que je traversais avec le sentiment d’une délivrance qui arrive. Et le panneau d’arrivée : Is-sur-Tille.
Je vous laisse imaginer.
Is-sur-Tille, charmante bourgade au demeurant dont voici un morceau photographié, et volé à l’obsession d’enfin arriver après une épreuve extrêmement mobilisante au niveau physique et mental :
Alors finalement, j’ai retrouvé ce passage sur le « gardien du seuil » qui convient parfaitement à la situation (source : https://www.leblogdesrapportshumains.fr/gardiens-du-seuil/) » :
« Vous savez que j’aime bien rendre à César ce qui lui appartient. Aussi, nous devons l’appellation de gardien du seuil au père du concept du voyage du Héros, monsieur Joseph Campbell, dans le livre de référence sur le sujet : le héros aux mille et un visages.
Les gardiens du seuil ne sont ni plus ni moins qu’une métaphore pour symboliser tous les éléments qui vous empêchent de réaliser quelque chose de significatif pour vous, quelque chose qui a de l’importance à vos yeux et vers laquelle vous souhaitez aller. Cela peut être un projet de vie, une transition professionnelle, un engagement dans une relation affective, un voyage initiatique, un changement de lieu de vie, etc. Ces gardiens prennent des apparences multiples pour s’imposer à vous et placer des barrières, ériger des obstacles ou vous conduire à freiner des quatre fers dans votre élan. Bref, à faire capoter le projet. J’y reviendrai plus bas.
Les gardiens du seuil portent bien leur nom. Ils ont l’art et la manière de surgir juste au moment où vous vous apprêtez à franchir un cap important dans votre projet. Ce genre de franchissement qui représente le premier pas sur un chemin vous conduisant vers l’inconnu. »
Le seuil de quelle porte me direz-vous ? La suite au prochain épisode, et ce n’est pas n’importe quelle porte.;)
Salut Jean-Baptiste de la part de freesia etc…
Les gardiens du seuil j’aime cette métaphore. Je l’adopte dans ce rêve de ce chemin identique pour moi à soixante-dix ans maintenant. J’adhère totalement aux propos. Les sont ce qu’ils sont et au final nous mettent des barrières identiques dans le cerveau. Mille et une manière de se donner des excuses.
Bravo pour cette « promenade » longue, très longue. Le corps souffre. Pourquoi lui imposer cela, alors que ce chemin pourrait se faire, je le suppose, par d’autres itinéraires ? Ma belle-sœur l’a accompli par morceaux. La dernière fois juste avant 2020. J’ai lu ses souffrances physiques via Facebook.
Amicalement. Geneviève
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Bonjour Geneviève,
Ça fait plaisir de te voir dans ces parages !
Oui je le fais aussi par morceaux. Mais à cause du COVID, j’étais à la fois contraint sur le nombre de jours que je pouvais prendre et sur la date malheureusement. Et atteindre Is-sur-Tille était primordial pour la suite. Là, début juin, je vais reprendre le Chemin pour, à partir d’Is-sur-Tille, atteindre le Vezelay. 🙂
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Bon courage pour la suite. 😊👍🌹
Je vais aller voir cela sur la carte. Mon livre sur ce chemin ne se trouve pas dans ce domicile, mais à Blaye. 😉🤓
Premier jour de pouvoir se déplacer, youpee et surtout pour toi, vive le chemin de tous les possibles et offre d’après la documentation tant d’histoires toutes uniques et personnelles.
A bientôt à Vezelay. 🍃🍀🍀🍀🍀
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Bon cheminement vers ton Destin, Sire Astronome.
Que les vents te soient favorables.
Miss G
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Ohhhh fantomette, ça me fait plaisir d avoir un signe de vie de part. J espère que tu vas bien en ces temps troublés de multiples façons ?
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Heureuse de savoir que quelques mots touchent.
Oui je vais bien. Je fais un peu l’ermite, et carrément l’ignorance de fb.
Ce dernier est devenu trop agressif, régressif voir répressif, pour se dire réseau social.
Le meilleur service a lui rendre est de l’oublier.
Troublés oui, ils sont et seront les temps.
Mais croyons en l’humain.
Je vais bien, Sire Astronome.
Prends soin de ta santé.
Miss G
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