Présentation :
Huysmans est passionné par la démonologie et le surnaturel. Son héros, Durtal, est un historien amené à s’interroger sur la doctrine chrétienne et le satanisme. Il abandonne « l’adultère, l’amour, l’ambition, tous les sujets apprivoisés du roman moderne, pour écrire l’histoire de Gilles de Rais. »
Évacuons tout de suite la question du style, ici nous avons une écriture subjective, écriture vue à travers le narrateur à la fibre légérement, misanthrope, asociable de Durtal, alter ego en fait de Huysmans. Style léger, littéraire, proche du lecteur, même du vingtième siècle, avec un brin d’humour qui annonce les narrateurs de Houellebecq.
Huysmans à travers ce livre nous fait part de sa fascination pour le satanisme et en miroir pour le catholicisme. Gilles de Rais dont Duretal retrace la biographie mouvementée et sulfureuse est la synthèse de cette contradiction.
Cette édition possède deux atouts non négligeables : l’introduction de Pierre Coigny qui permet de suivre le parallèle entre la construction de l’oeuvre et la vie de Huysmans et surtout des archives de lettre qui montrent que Huysmans était en contact avec des personnes liées au satanisme et donc que les scènes de messes noires sont tout à fait crédibles.
J’avoue avoir pris un plaisir surpris d’être choqué par autant de blasphèmes à l’encontre de Jésus et de Dieu. Rien que pour ça, je suis content d’avoir lu cet ouvrage.
PS : aujourd’hui, 4 novembre, publication de « Sérotonine » de Houellebecq.