Présentation :
Des désirs lubriques sous camisole, un mari aux abonnés absents, des amants imaginaires, une demeure à l’écart de la ville, assez pour que Tilda sombre dans la douce folie de ses fantasmes. Habitée par des pulsions sexuelles que l’abstinence rend d’autant plus débordantes, elle se résout à bouleverser ses principes de femme modèle. Lorsque la nymphette qui sommeille en elle se révèle, elle perd le contrôle de sa vie. Aux prises avec un triangle amoureux improbable, Tilda s’abandonne aux plaisirs de la chair pour le meilleur et pour le pire. Quant aux conséquences, lorsqu’elle s’en soucie, il est déjà trop tard…
Mon avis (4 étoiles) : le feu sous la glace
Après nous avoir régalé avec des recueils de nouvelles érotico-cérébrales (« Sexe cité » et « Sexe primé ») , Stella Tanagra innove avec ce petit roman érotique et se tourne avec grâce vers le psychologique et l’humain. Stella se prête au « je » du roman et ça lui réussit bien. Elle abandonne ici les arabesques complexes du style pour simplifier, se faire plus chair que forme. Sensuelle. L’écriture est belle, très féminine.
Elle nous livre ici un très beau portrait de jeune femme.
Au détour d’une langue qui manie très bien la plume (hum), la narratrice, Tilda, apparaît comme une femme enfant, femme ado. Son mari parti souvent au loin, Tilda, pour combler son vide, imagine de multiples amants imaginaires. C’est aussi un roman sur l’absence et le manque. Dans sa vaste demeure, Tilda, fine, jeune et bien faite, dans la fleur de sa libido, se morfond de délires sensuels. Car il faut bien l’avouer sous ses dehors de petite prof innocente et bien sous tous rapport, au visage angélique, elle est en fait une nymphette fofolle, délurée. Mais bien sympathique. Je me suis surpris plusieurs fois à sourire, par ex en imaginant Tilda prendre ses poses en faisant le ménage pour s’assurer de son côté sexy, ou quand elle imagine les moments torrides à venir. En ce sens la couverture et le titre sont parfaitement raccords avec le récit. Nous n’avons aucun mal à visualiser Tilda dans cette charmante petite robe blanche. D’un blanc virginal mais à la contreplongée coquine.
Disons-le tout de suite, ce roman oscille plus vers le roman érotique que la romance. Car si l’amour est bien présent, il se dessine en creux. Notamment lors des retrouvailles torrides avec le mari où l’amour est bien « palpable ». On ressent bien le pouvoir de l’engagement marital qui donne une sacralité au désir et par là lui donne une profondeur supplémentaire qui confine à l’amour… Désir ou amour, tu le sauras un jour… Amour jamais vraiment avoué mais suggéré. Les scènes charnelles d’une manière générale sont très bien rendues, sont fluides par rapport au développement du récit, c’est un plaisir.
Tilda restera-t-elle fidèle ? Ou succombera-t-elle à la tentation qui, inévitablement, finit par se présenter.
Tilda n’a rien d’une femme facile et, est, au contraire, assaillie de scrupules qui l’obsèdent.
Il est difficile d’en raconter plus sous peine de trop déflorer le sujet.
Juste deux bémols : Stella insiste plusieurs fois sur le fait que les amants sont imaginaires comme si elle avait peur que le lecteur ne comprenne pas. j’ai trouvé ça un peu inutile.
La fin que rien n’annoncait et qui sacrifie un peu à l’air du temps, je trouve, m’a supris et désappointé. Mais c’est mon ressenti et chacun se fera son opinion. 🙂
En tous cas, j’encourage l’auteure à persévérer dans cette veine romanesque, elle n’en est peut-être qu’au début d’un joli chemin.
Je recommande ce roman à la plume littéraire, gracile, sensuelle, un peu fofolle, et au fond psychologique captivant.
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Les dessous de l’innocence
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