Intolérance du féminisme

Je ne croyais pas que j’en arriverais là.
Déjà à plusieurs reprises (la véhémence des réactions à l’encontre de la tribune des 100, l’éviction d’une réalisatrice de film dans un festival parce qu’elle n’était pas dans la droite ligne du féminisme, la pétition contre Orelsan…), j’avais un sentiment d’intolérance du féminisme. Dans un post précédent, j’avais envisagé les possibles dérives totalitaires car le féminisme est une idéologie et en tant que tel définit un bien et un mal qu’elle veut imposer à tout le monde.
Maintenant j’apprends qu’un travail entièrement conçu par des femmes est réduit à néant. La BD : « on a chopé la puberté » à cause d’une pétition signée par 150 000 personnes qui demandait non pas une relecture mais un retrait sans même chercher à discuter.

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Certaines planches prêtent à polémique mais est-ce que ça méritait une telle censure ?
Voici les planches incriminées :
On a chopé la puberté

Voici un réponse que j’ai faite à une féministe :
«  Ça arrive au mouvement féministe de dire qu’il est allé trop loin et de reconnaître une connerie ? Ou est ce que c est voulu et pleinement assumé cette négation de la liberté d expression et de la liberté d opinion ?
Je penche pour la deuxième hypothèse.
J ai regardé les planches incriminées. On parle des transformations dues à la puberté sur un ton léger et souriant. Et quand je dis on, ce sont des femmes, des femmes qui ont entièrement conçu le livre que ce soit pour l écriture ou les illustrations. Et alors pour cette histoire de tétons qui pointent, elles disent que si les filles se sentent gênées, elle peuvent mettre des soutien-gorges épais. J aurais envie de dire comme toi : oh mon Dieu. C’est ça le féminisme, caricaturer une création, la disqualifier et viser à faire taire ou disparaître ? Elle est où la tolérance, la liberté d expression ?
J avais dit récemment que comme toute idéologie, le féminisme pouvait être totalitaire. On y est. Le féminisme définit ce qui est bien et mal. Et ce qui n est pas féministe est mal. Et vous, en tant que mouvement idéologue et activiste, vous mobilisez pour faire taire.
Qui me dit que parce que je critique les abus du féminisme, un jour je ne vais pas me retrouver hastagué et victime oui victime de votre mouvement ? Ça s’appelle du harcèlement non ?
Ces femmes dont vous avez détruit le travail avaient une sensibilité différente de la vôtre. On peut dire au pire que certains passages étaient maladroits mais est-ce que ça méritait cette véhémence ?
Je comprends pas comment toi en tant qu’artiste tu peux cautionner ça.
Je suis vraiment dégoûté et en plus on apprend ça le jour des droits de la femme. Bravo.
Bien sûr toutes tes copines ou copains féministes sûres de leur bon droit vont me traiter de troll et à aucun moment le moindre doute ne viendra les effleurer ou alors sera rapidement étouffé rassurés par cette cohorte de personnes qui pensent la même chose.
Moi je vois un travail d artistes, féminines qui plus est, détruit.
Vous êtes intolérantes.
Et c’est de la censure. »

« Est-ce qu’on va devoir créer un mouvement pour dénoncer ces excès ? A la base je reconnais la légitimité des idées féministes (égalité des salaires, éducation au respect, lutte contre toute agressions) mais avec ce genre de choses, je m’éloigne complètement du mouvement. »

Je ne croyais pas que j’en arriverais là mais dorénavant, systématiquement, je dénoncerai les atteintes à la liberté d’expression dues au féminisme. Et tant pis si ça sert pas à grand chose. Au moins, ça me permettra de me soulager de mon énervement et même de ma colère ^^.

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A propos Jean-Baptiste Messier

J'ai toujours été guidé par l’idée de produire des textes originaux, provocateurs voire transgressifs. La littérature érotique est mon domaine de prédilection même si j'aime parfois composer des cocktails avec le fantastique, la SF ou la fantasy. J'écris aussi des chroniques sur des livres très divers et évoque parfois des sujets assez polémiques ou spirituels. A découvrir. ;)
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8 commentaires pour Intolérance du féminisme

  1. Kendallawen dit :

    Les nouveaux carcans arrivent. Cela va prendre toutes les formes, pour notre « bien »….. Ha les « istes » et les « ismes » ont trouvé la voie royale avec internet et les médias. Pas mal d’auteurs d’anticipation et de SF doivent s’en retourner dans leur tombes, de voir leurs pires cauchemars se réaliser maintenant…

    Miss G aka Fantomette…

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  2. Les folies humaines, si elles seraient un carburant, nous pourrions aller au bout de l’infini de cet univers connu sans en avoir entamé un infime pourcentage…

    Miss G 😉

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  3. Je pense que les demandes de censure sont marginales parmi les féministes. Vraiment. Et le féminisme n est pas vraiment une idéologie (le suffixe isme ne suffit pas pour parler d’idéologie !), mais un humanisme. Il se définit plutôt par opposition aux états de faits, aux pratiques, mais ne prône pas un modèle socio-économique comme une véritable idéologie. Attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Le féminisme est nécessaire.

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    • Coucou Tomtom :),
      Certains vous diront que dans l’absolu, même l’humanisme est une idéologie. 🙂
      Définition de l’idéologie :
      « Une idéologie est un système prédéfini d’idées, appelées aussi catégories, à partir desquelles la réalité est analysée, par opposition à une connaissance intuitive de la réalité sensible perçue. De tels systèmes considérés comme idéologiques existent dans les domaines politique, social, économique et religieux. Une idéologie est souvent la dimension culturelle d’une institution sociale ou d’un système de pouvoir. Une idéologie est typiquement imposée d’autorité, par un endoctrinement (enseignement) ou de façon imperceptible dans la vie courante (famille, media). Une idéologie dominante est diffuse et omniprésente, mais généralement invisible pour celle ou celui qui la partage, du fait même que cette idéologie fonde la façon de voir le monde. » (source : wikipedia)
      Le féminisme est donc bien une idéologie. Et si sur certains grands principes sur lesquels je suis d’accord, il y a des croyances qui me paraissent dangereuses si elles sont imposées ou si on fait du prosélytisme comme l’idée selon laquelle la masculinité et la féminité sont de simples représentations sociales et de ce fait (mais le lien logique m’échappe) ces notions devraient être ignorées voire niées. Cela est très discutable.

      Mais je suis d’accord qu’il ne faut pas jeter le féminisme avec l’eau du bain et surtout mettre toutes les féministes dans le même panier. Mais à faire preuve d’intolérance comme ça, il est clair que les féministes vont cliver et se mettre pas mal de personnes à dos.

      Aimé par 1 personne

      • Arf… oui alors. On analyse la réalité à partir du féminisme (système d’idées). Le problème n’est pas ces marginales, car il y en a dans tous les mouvements, mais l’importance exagérée qu’on leur donne avec à mon avis la ferme intention de discréditer le féminisme dans son ensemble. Et cette malhonnête intellectuelle doit être dénoncée. Ex : faire tour un foin de la réadaptation de l’opéra de Carmen alors que c’est minuscule et isolé. Autre ex, une Fake news cette fois : parler de projet instauration d’un consentement écrit avant un rapport sexuel en Suède.

        Bref. Je ne suis pas d’accord avec les féministes excessives, mais le suis encore moins avec le traitement et l’importance qu’on leur donne.

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  4. Effectivement, le féminisme est une idéologie, et il a déjà causé pas mal de ravages (les femmes voient tous les hommes comme des monstres, des adversaires, et les hommes ont désormais peur d’aller aborder les femmes). Et je dis ça en étant moi-même une jeune femme. Le féminisme n’a plus rien à voir avec l’égalité des sexes, que je défends. J’ai d’ailleurs écrit un article intitulé « le féminisme contre la liberté des femmes » sur mon blog, suite à une remarque aberrante que j’ai entendue de la part d’une connaissance.

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