Le Clavier de l’Esprit

Gris.
Au début, L’Esprit se fondait dans la mort, se morfondait, morne plaine sans relief ni musique. Indifférenciation sans partition.
La Pieuvre aux 288 bras eût l’Idée d’un orgue divin aux 144 Claviers aux touches d’ivoires et d’ébène. Heureusement, non seulement Il avait 288 bras mais aussi 288 pieds.
La partition allait pouvoir s’élever dans l’Uni-vers et faire entendre sa musique à tous les étages. Les vibrations se propageaient dans tous l’espace, se cognaient et engendraient de nouvelles vagues de musique étincelante. Même Beethoven pourtant sourd les entendaient. La musique dégringolait de l’orgue et cheminait selon 144 octaves (hé oui !) qui comprenaient naturellement chacune 7 notes. L’on ne peut pas imaginer de musique plus parfaite, plus cristalline, plus voluptueuse, plus luxuriante… qui s’organisait autour de rythmes, de cycles toujours neufs.
Les salles du magnifique palais s’illuminèrent comme pris d’une électricité vertigineuse et diaprée, révélant des décors féériques faits de tentures pourpres, de statues grecques avant l’heure, de colonnes élancées en marbre blanc, de fontaines aux cascades réjouissantes accompagnées d’une verdure sans cesse renaissante.
La musique divine se répercutait à tous les niveaux de ce palais infini qui avait pour voûte la voie lactée.
Les invités au bal divin ondulaient leur corps au rythme de la musique.
Les femmes portaient des robes de velours au décolleté généreux mais leurs cavaliers arboraient tous la même expression neutre guindée dans un smoking gris. L’on voyait bien que ce n’était pas les amoureux. Curieusement dans cette danse divine, on remarquait que les amants des femmes sans doute attirés et retenus par la vision de ces seins tous différents mais ô combien enjôleurs tournaient autour des couples sur des "orbites" bien précises mais à distances fort respectables. Certains couples possédaient ainsi plusieurs satellites amants qui gravitaient sur différentes trajectoires bien sûr sinon c’est la collision.
La musique des sphères porte bien son nom. Et sans doute "Magnésia" ville grecque aurait fourni un joli nom à ce palais.
Si un scientifique avait voulu répertorier les possibilités d’arrangement selon le nombre d’amants qu’un décolleté pouvait retenir, il aurait pu créer un tableaux de 144 éléments. J’ai oublié de dire que parfois les femmes dansaient entre elles accompagnées de cavaliers gris ou non. Autant dire que les cavaliers gris n’avaient pas un grand rôle sexuel. Et les amants or-bitaient autour de ces magnifiques noyaux de femmes entrelaçées. Pris dans un supplice de tantale éternel.
Heureusement la Pieuvre Divine avait prévu des possibilités de fusion.
La vie, pour des éons et des éons, s’entrelaçait autour de cette musique divine en motifs délicats et infinis. Mais examinez bien la vie et au bout du bout… vous entendrez le Clavier céleste effleuré éternellement par les 2880 doigts de la Pieuvre divine.

    

et vous, sachant que votre esprit est en continuelle interaction avec votre corps et les objets qui l’environnent, quelle partition jouez vous ?

 

 

A propos Jean-Baptiste Messier

J'ai toujours été guidé par l’idée de produire des textes originaux, provocateurs voire transgressifs. La littérature érotique est mon domaine de prédilection même si j'aime parfois composer des cocktails avec le fantastique, la SF ou la fantasy. J'écris aussi des chroniques sur des livres très divers et évoque parfois des sujets assez polémiques ou spirituels. A découvrir. ;)
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14 commentaires pour Le Clavier de l’Esprit

  1. Patricia dit :

    coucou !La musique divine se répercutaient > La musique divine se répercutait leur cavalier arboraient > leurs cavaliers arboraient ou leur cavalier arborait amoureux.Curieusement > amoureux. Curieusement pour répondre à la question finale… il faudrait quelques précisions pour aiguiller l\’angle de la réponse !

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  2. Jean-Baptiste dit :

    Merci Patou ! corrections apportées !

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  3. Patricia dit :

    j\’espère que je ne serai pas toute seule à répondre sur ce coup-là… pour ma part j\’ai une relation intuitive aux choses sans que je cherche à les analyser. les sensations parviennent d\’elles-mêmes : par exemple j\’aime toucher le bois, qu\’il soit brut, poser mes doigts sur l\’écorce d\’un arbre, ou qu\’il soit travaillé, un meuble en teck d\’artisanat indonésien me fait chavirer. plus que les objets, mon corps écoute et répond aux matières. je me sens en accord avec des couleurs et des textures, des harmonies de sons aussi. chez moi, esprit et sens ne sont en communion que lorsque l\’extérieur est ressenti plus que vécu, dans l\’intuition plus que dans la réflexion…ça ira ?!!!

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  4. Patricia dit :

    hmm… par contre pas sûre d\’avoir saisi la symbolique du nombre de bras de la pieuvre…

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  5. Fee d'Hiver dit :

    J\’apprécie toujours autant l\’audace de votre plume. Je n\’oserais pas demander s\’il existe une différence fondamentale entre "orbiter" et "argentbiter"… En revanche je suis intriguée par votre univers… uni vers quoi au juste ? Lune hiver ? quoiqu\’ici… lune e.vert serait plus appropriée… sourire amusé.J\’ai un rapport charnel avec mon environnement. Comme Patou, le ressenti par les sens joue un rôle important. Les petites choses comme le reflet irrisé d\’un rayon de soleil dans les gouttelettes de rosée accrochées à une toile d\’araignée dans le frais matin d\’hiver, la musique d\’un pas croustillant dans les feuilles sylvestres aux dernières heures de verdure, la saveur particulière du sel des embruns marins, la caresse ensorcellante du Zephyr joueur sous une voute de feuilles gorgées de soleil, l\’odeur entêtante de la terre humide annonciatrice d\’une pluie estivale, le magnétisme électrique de la colère orageuse. Cette conscience de vivre, d\’ex-ister ne se limite pas aux élements, aux choses et aux végétaux. L\’empathie -beaucoup plus que la sympathie- génère chez moi la modification intellectualisée et spirituelle de mon rapport aux autres en général et à l\’autre en particulier. Je vais éviter de dériver…Nous parlions objet… La caresse du bois est sensitivement attachée à notre inconscient, lien entre notre humanité et nos racines "terriennes". J\’apprécie l\’objet immatériel que représentent les volutes… effluves, arômes, evanescence, escence, transparence… volute d\’âmes d\’un objet d\’un animal ou d\’un être…Merci pour cette arme honnie que vous nous offrez avec tant de générosité.

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  6. Jean-Baptiste dit :

    uni-vers ? c\’est le mouvement, vers quoi ? ça je n\’en sais rien :-). Quel est l\’aimant de notre uni-vers ? la lune d\’hiver ? hmmmmc\’est un très joli commentaire, pour la symbolique des bras de la pieuvre, je repasse bientôt.

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  7. Mahogane dit :

    J\’ aime ce que je lis et si j\’ ai mis longtemps à " écouter" l\’ ame , je n\’ en demeure pas moins curieuse ……: avons nous inventé la musique ou derriere les apparences , c\’ est elle qui nous à envouté ?……Quant à l\’ uni- vers : je pense que pour des raisons de survie, nous avons besoin de nous unir mais que notre espris , nous pousse vers…..ailleurs .Je vous souhaites une bonne soirée et vous dis à bientot , amicalement

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  8. Jean-Baptiste dit :

    passé un certain niveau de raisonnement et de perception, comme vous le dites les frontières entre le sujet et l\’objet entre moi et le monde environnant deviennent floues, poreusesvous parlez de réflexe de survie qui pousse à s\’unir, c\’est presque cynique 🙂 et votre esprit vous pousse vers quel ailleurs?

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  9. Coeur d'Étoile dit :

    Il n\’est qu\’une partition qui m\’inspire, qui m\’insuffle le souffle de vie et fait vibrer toutes les cordes de mon êtres, devenant vaporeux et trans\’lucide dans une union aux constellations,qui dans un frisson, fusionnent chaques atomesde mon être à l\’Unis-Vers… En un feu stellaire Jouant l\’harmonique des sphèresdans un bouquet d\’eau de roséesque mes pieds nus éffleurent en cette Terre Sacrée qui chante l\’air de puretétel le Lys blanc de royautéque l\’on cueille sur la partition de … l\’Amour…Merci à l\’astrologue pour son appréciationFélicitation à l\’auteur pour sa prose… enclin à la sensualité…

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  10. Jean-Baptiste dit :

    c\’est très joli, j\’ai de la chance :-), merci coeur d\’étoile…. visiblement la sensualité est une qualité partagée, merci encore pour ce poème visuel qui me touche.

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  11. ANTINEA dit :

    moi je jouerais quelque chose sur un orgue pour utiliser les mains et les pieds.. Pas mal l\’image de la pieuvre.. La bête à grosse tête sachant se cacher dans les profondeurs et jeter l\’ancre, jeter l\’encre.. une bouche discrète mais puissante. Géante des océans que personne ne voit, que peu ont réussi à appercevoir..corps central à plusieurs bras mais n\’étant pas une araignée.. aux multiples ventouses…pouvant tirer un bâteau dans le fond, loin de la surface

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  12. ANTINEA dit :

    et j\’utiliserais l\’orgue de Notre Dame de Montréal. Il est tout simplement magnifique et géant

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  13. ANTINEA dit :

    le morceau choisi : LE TRONE CELESTE : le jugement..le recueil à la prière et le recueil aux élus. à écouter …

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  14. Eva dit :

    ou je découvre que la..(honte) devrait me submerger d\’avoir insérer Rachmaninov de la manière dont je l\’ai fait….en m\’accordant du temps…je reviendrais lire…

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