3ième noble vérité du Bouddha : il existe un état de béatitude (le nirvana)

Le bouddha après nous avoir décrit notre condition d’esclaves de la "soif" qui nous enchaîne aux soubresauts de la vie, après nous avoir montré notre souffrance, nous dit : il existe un état psychologique où nous sommes heureux d’une joie douce et inaltérable au fond de nous mêmes. Cette joie est en nous "il n y a pas de chemin vers la joie, le chemin est la joie".

c’est le nirvana, ici, maintenant, alors même que vous me lisez et en chaque instant.

radio bouddha peut avoir de très jolies stances et je vous laisse l’écouter bien à votre aise :

"A la vieillesse tombe en partage cette forme, le nid des infirmités, si débile ; le corps corruptible périt, car la fin de la vie est mort."
"Ces ossements blanchis qui sont jetés comme des courges à l’automne, comment en les voyant peut on être joyeux ?!"
"Considérant ce corps comme une bulle d’écume, le sachant pareil à un mirage, brisant les flèches du Tentateur, va droit où ne t’atteignent plus les regards du monarque de la mort."

Mais le corps n’est pas Moi.

"Cela n’est pas mien, je ne suis pas cela (corps, pensée, sensation etc.) ; cela n’est pas mon Moi."

prêtez attention à ceci qui est le coeur de la lumière du Bouddha :

"Comme la ville brûlait, il ne brûlait rien qui fût sien. Comme le pays était pillé, il n’était rien pillé qui fut sien."

C’est ce qui justifie notre espérance dans le message bouddhiste, n’est ce pas ?

plus loin, le Bouddha nous dit :

"Ce sera pour l’humanité une  chose difficile à saisir que la loi de causalité, l’enchaînement des causes et des effets. Et ce sera encore une chose tout à fait difficile à saisir que l’entrée dans le repos de toutes les formations (corps, pensées, sensation etc.), le détachement des choses de la terre, l’extinction de la convoitise, la cessation de la soif, la fin, le Nirvana."

L’éléphant bouddhique avance avec ses larges pattes et nous défriche le sentier :

"Tandis qu’il a cette connaissance et cette vision, son âme est affranchie de l’attachement au désir, de l’attachement au devenir, de l’attachement à l’erreur, de l’attachement à l’ignorance. Dans le Délivré s’éveille la connaissance de sa Délivrance ; la renaissance (le samsara) est anéantie, la sainteté atteinte, le devoir rempli, il n’y a plus de retour en ce monde : voilà ce qu’il connaît".

"C’est comme si, Ô disciples, engendrée par l’huile et la mèche et que personne de temps à autre ne versait de l’huile et n’entretenait la mèche : alors ô disciples, le vieux combustible s’épuisant et n’étant pas ajouté de nouveau, la lampe s’éteignait faute de nourriture. De même aussi, ô disciples, chez celui qui persévère dans la connaissance de la périssabilité des choses (impermanence), de toutes les chaînes de l’existence, la soif (de l’existence) est supprimée ; par la suppression de la soif, l’attachement (à l’existence) est supprimé. Telle est la suppression de la douleur."

Mais le nirvana n’est pas néant, il n’est pas non plus exprimable, car selon le canon bouddhiste  "le Parfait est affranchi de voir son être mesurable avec les mesures du monde corporel ; il est profond, immesurable, insondable comme le grand océan."

Voici enfin ce que dit le Bouddha à un de ses disciples :

" Lorsque les vagues, les redoutables vagues s’élèvent, où ceux qui sont enveloppés par les eaux, accablés par la vieillesse et la mort, trouvent-ils une île ? Voilà ce que je t’enseigne, ô Kappa.
"Là où il n’y a rien, où il n’y a aucun attachement, l’île, l’unique : c’est elle que j’appelle le Nirvana, la fin de la vieillesse et de la mort."
"Plongés dans la méditation, les inébranlables qui luttent vaillamment sans relâche atteignent le Nirvana, eux, les sages, le gain qui surpasse tous les gains."
"La faim est la plus pénible de toutes les maladies, les sankharas (les formations telles que le corps, les sensations, les pensées, etc.) sont la plus pénible des douleurs ; reconnaissant cela, en vérité, l’on atteint le Nirvana, la béatitude suprême."
"Les sages qui ne font de mal à aucun être, qui tiennent perpétuellement leur corps en bride, marchent au séjour éternel : quiconque y est parvenu ne sait plus ce qu’est la douleur."
"Celui qui est pénétré de bonté, le moine attaché à la doctrine du Bouddha, qu’il se tourne vers le royaume de la paix, où l’impermanence trouve son repos, vers la béatitude."

A propos Jean-Baptiste Messier

J'ai toujours été guidé par l’idée de produire des textes originaux, provocateurs voire transgressifs. La littérature érotique est mon domaine de prédilection même si j'aime parfois composer des cocktails avec le fantastique, la SF ou la fantasy. J'écris aussi des chroniques sur des livres très divers et évoque parfois des sujets assez polémiques ou spirituels. A découvrir. ;)
Cet article, publié dans Non classé, est tagué . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

18 commentaires pour 3ième noble vérité du Bouddha : il existe un état de béatitude (le nirvana)

  1. canelle dit :

    Encore une fois je ne crois pas à la causalité !Dans ma vie et mes expériences rien ne me l\’a jamais montré !Lao tseu n\’y croyait pas non plus , à l\’instant je viens de trouver un enseignement de Mâ Amanda May , qui pourtant hindouiste , nous dit aussi le contraire "« Quand vous réaliserez que Dieu est indissociable du monde, quand vous comprendrez que tout est la mouvance du Divin, alors il n\’y aura plus pour vous ni grâce, ni causalité. Il n\’y aura plus moyen de séparer le vrai du faux. "

    J’aime

  2. Jean-Baptiste dit :

    evidemment ça dépend dans quel monde tu te places, le but est bien de s\’abstraire de la loi de la causalité, de ne plus être un rouage aveugle du monde des sensations.ton hindouiste dit "quand vous réaliserez que Dieu est indissociable, quand vous comprendrez que tout est la mouvance du divin" donc peut-être as tu réalisé cette compréhension peut être as tu atteint l\’éveil…en ce qui me concerne, j\’ai vu la causalité à l\’oeuvre dans ma vie et si tu étudies la psychologie, tu t\’apercevras qu\’elle est partout (pouvoir du complexe infantile) et un éveil est aussi de réaliser dans quel mesure cette causalité joue ou a joué dans ta vie… tant que tu ne l\’as pas vu, constaté, médité, comment pourrais tu t\’en libérer ?je te souhaite un bon week-end ensoleillé 🙂

    J’aime

  3. canelle dit :

    Merci pour tes explications , et très bon week end aussi pour toi 🙂

    J’aime

  4. xixi dit :

    Pour exemple est très simple: Vous avez les amis n\’importe de fiminin ou masculin, pourquoi vous avez pu faire les amis? Vous leur montez vos amitiés, et puis vous s\’êtes rendus le pareille par ceux qui ont accepté vos amitiés, donc vous avez fait l\’amitié. Ça c\’est causalité simple.

    J’aime

  5. Fee d'Hiver dit :

    J\’émettrais un petit bémol sur Lao Tseu (dont l\’existence réelle n\’est pas prouvée).Il décrit, dans son Tao-te-King : le livre de la voie et de la vertu, le principe cosmique qui engendre l\’univers et les comportements qui permettent de vivre en harmonie avec celui-ci. paradoxale, la pensée qu\’il véhicule dépasse sans cesse les oppositions (force et faiblesse, bien et mal, yin et yang, beau et laid…) et tente de les unifier ("souvent le vrai résonne comme le faux et le faux comme le vrai"). Considérant que chaque chose appelle son contraire, qu\’aucun extrême ne peut être maintenu, que la vie à l\’image de la nature, est cyclique, le Tao invite souvent au non-agir : "Si quelqu\’un t\’a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre." Là il est en plein dans la causalité… On se retrouve toujours confronté d\’une manière ou d\’une autre à ce que l\’on fait en bien ou en mal, le tout est d\’être patient et de ne pas forcément influer sur le cours des choses. Je citerais juste encore un passage du Tao-te-King "Dans le monde, lorsque tous les hommes ont su apprécier la beauté (morale), alors la laideur (du vice) a paru. C\’est pourquoi l\’être et le non-être naissent l\’un de l\’autre. Le difficile et le acile se produisent mutuellement. Le long et le court se donne mutuellement forme. Le haut et le bas montrent mutuellement leur inégalité. Les tons et la voix s\’accordent mutuellement.L\’antériorité et la postériorité sont la conséquence l\’une de l\’autre.De là vient que le saint homme fait son occupation du non-agir.Il fait consister ses instructions dans le silence.Alors tous les êtres se mettent en mouvement, et il ne leur refuse rien.Il les produit et ne se les approprie pas.Il les perfectionne et ne compte pas sur eux.Ses mérites étant accomplis, il ne s\’y attache pas.Il ne s\’attache pas à ses mérites ; c\’est pourquoi ils ne le quittent point".Et puisque le langage et la science engendrent la décadence, le Tao ne s\’enseigne pas. A chacun de le lire et de l\’interpréter pour soi-même (sourire amusé).

    J’aime

  6. Fee d'Hiver dit :

    Pour en revenir au sujet de ce billet très intéressant et riche en piste à méditer ou à explorer.Je dirais juste "Dans mon aboutissement, je trouve mon commencement".

    J’aime

  7. Jean-Baptiste dit :

    oui le non-agir peut être parfois paradoxal, parfois il résulte d\’un effort sur soi (pourquoi ne pas rendre la baffe qu\’on m\’a donné ?). ne pas réagir en vertu de quelle loi ? quelle harmonie ?non-agir ne veut pas dire forcément ne pas agir mais surtout agir en harmonie (larme honnie ;-))

    J’aime

  8. Patricia dit :

    effectivement, ce billet est très riche et donnerait presque lieu à une conférence en direct plus qu\’à un commentaire de quelques lignes ! je n\’en retiendrai donc, bassement terre à terre que je suis (causalité évidente ? la terre étant basse je ne suis pas bien haute, suis-je attachée à la terre de plus près que les "grands" ?), que ce qui m\’a interpellée à chaud : "De même aussi, ô disciples, chez celui qui persévère dans la connaissance de la périssabilité des choses (impermanence), de toutes les chaînes de l\’existence, la soif (de l\’existence) est supprimée ; par la suppression de la soif, l\’attachement (à l\’existence) est supprimé. Telle est la suppression de la douleur."qu\’on me pardonne ce morbide raccourci : en supprimant la soif de l\’existence on en supprime son attachement donc la douleur. c\’est un appel au suicide déguisé : pour ne plus souffrir, il faut supprimer le support de cette souffrance. on souffre parce qu\’on vit, pour ne plus souffrir, il ne faut plus vivre. que devient de toute façon cette vie pendant laquelle tout est subi et qui portera les efforts permanents pour oublier ce qu\’elle est ? à quoi bon vivre ? quelles sont les raisons qui poussent à combattre pendant tant d\’années puisque l\’issue, c\’est la libération de tout par la mort ? la seule variante est l\’objectif de sortir de la chaîne du recommencement pour atteindre le nirvana, d\’accord. alors autant de fois on vit, autant de fois on se fait mourir pour gagner du temps et être en fin libre. mais libre de quoi ? libre pour faire quoi ? pour être où ? le nirvana apporte quoi dans nos consciences sinon de l\’inconsistance en tout et l\’impermanence de tout ?bon, avant de saturer radio bouddha de mauvaises ondes, je m\’arrête là pour ce qui n\’était… que ma première impression ! 😉

    J’aime

  9. Jean-Baptiste dit :

    la souffrance ne provient pas de l\’objet de la souffrance mais de l\’attachement, sois détachée et tu verras tu souffriras moins et même tu prendras plaisir à observer la "comédie" humaine, le théâtre de la vie.c\’est un appel à la sagesse (ici radio Bouddha ;-))

    J’aime

  10. Patricia dit :

    alors il y a une incompatibilité évidente entre l\’empathie et le détachement…

    J’aime

  11. Jean-Baptiste dit :

    par expérience, je peux te dire que non

    J’aime

  12. Jean-Baptiste dit :

    et même au contraire, être détaché (ce qui ne veut pas dire indifférent en l\’occurrence) te permet d\’être plus attentif, de mieux appréhender ce qui passe dans le bouillonnement de la personne d\’en face, alors que si tu n\’es pas détachée, tes propres émotions obscurcissent ta perception

    J’aime

  13. Patricia dit :

    tout à fait d\’accord sur ta définition de la différence entre détachement et indifférence. sauf que, pour le coup c\’est mon expérience qui parle, pour avoir testé les deux attitudes, tu perds de l\’efficacité en cours de route ! le paradoxe des émotions c\’est ce qu\’on en fait : on s\’en sert pour servir les autres et d\’une manière mesurée, nos propres émotions toutes subjectives qu\’elles soient peuvent se révéler utiles pour faire face au bouillonnement. mal employées, elles peuvent être destructrices : pour soi ou pour l\’autre. dans le pire des cas pour les deux. et pas employées du tout, c\’est oublier la définition de l\’expérience. quand on parvient à l\’état de détachement, on peut être toujours présent, attentif, et l\’empathie dans ce cas n\’est pas incompatible avec le soutien qu\’ont peut apporter. mais c\’est comme une photo numérique compressée : on finit par perdre des pixels et la photo n\’a plus la même qualité. la qualité de la relation se perd dans le détachement de l\’émotion. car finalement "être" avec l\’autre, n\’est-ce pas le résultat d\’un rapprochement né d\’une émotion ? plus d\’émotion, donc plus d\’attachement, plus d\’attachement, plus d\’attente, plus d\’attente, plus de déception, plus de déception, plus de douleur, plus de douleur, plus de souffrance donc… on est sur la route du Nirvana !

    J’aime

  14. Jean-Baptiste dit :

    il y a les vagues du mental, et l\’océan profond de la sagesse, le sens tu cet océan ? 🙂

    J’aime

  15. Patricia dit :

    moi je barbote, ballotée entre deux eaux, avec la prescience de ce qui peut être dans un ailleurs que je n\’atteinds pas et la peur de me noyer dans ce qui est et qui me broie… radio bouddha donne aussi des cours de natation parce que j\’ai bien quelques brevets de longueurs en poche mais ils semblent totalement inutiles ! et puis la sagesse je la voyais plutôt élevée, légère, au-dessus des profondeurs, au-delà des nues vaporeuses, auprès du soleil, sans autre poids que celui de la connaissance… mais je sens ta poésie en filigrane comme vecteur de ces voyages immobiles (expression empruntée à feu Bashung…) ! radio bouddha aurait-elle une thématique sur la peur ? ce serait intéressant à travailler avec tes correspondantes aussi !

    J’aime

  16. Patricia dit :

    décicément plus je relis ta phrase et plus je l\’aime… 😉

    J’aime

  17. Jean-Baptiste dit :

    l\’océan de l\’énergie se situe quelque part deux pouces en dessous de ton nombril, hé oui 🙂

    J’aime

  18. Patricia dit :

    deux pouces en dessous de mon nombril ! j\’y vois aussi un lieu de vie, un lieu de création, un modèle de sérénité lorsqu\’on infante… relation de cause à effet ou simple corrélation avec l\’idée "d\’océan d\’énergie" ? heureusement par contre que l\’océan d\’énergie s\’arrête à la distance de… deux pouces sous le nombril ! ;-D

    J’aime

Laisser un commentaire