Rêves et rêveries

Rêves et rêveries.

                                    A toi.

La raison dans la conscience.

L’inconscient dans les rêves.

Aussi bien,

La vie n’est qu’un reflet.

I

Les lampadaires au gaz projetaient leur lumière blafarde sur
les pavés humides de la vieille ville. Une fine bruine tombait, rendant floue
les perspectives déjà chaotiques et les contours des vieilles demeures aux
poutres apparentes, qui surplombaient les ruelles étroites et vides. René
déambulait dans ce dédale de plus en plus étrange, baigné d’une lumière
orangée.

Il ne savait pas vraiment pourquoi il était là, ni quelle
heure il était. Il avait la sensation déjà plusieurs fois éprouvée, que tout
ceci n’était pas réel. Il descendait à toute volée des escaliers. Il descendait
à toute volée des escaliers qui ressemblaient à ceux de Montmartre. Il
fouillait de son regard les recoins mal éclairés à la recherche d’un détail
significatif. Il entendit un clapotis d’eau derrière une palissade en bois. Il
était dans un de ces états d’esprit où le moindre détail prend une résonance
particulière.

Pas de doute, c’était bel et bien la mer. Il porta à ses
lèvres des gouttes amères. Il n’était donc ni à Paris, ni à Angers, ni même à
Prague !

La quasi-inconscience qui l’avait mû jusqu’ici se lézardait
et il poursuivit son errance d’une démarche pour le moins hésitante.

Dans la rue du silence,une enseigne grinçait doucement. La
porte et les fenêtres en verre mal dégrossi de la taverne du croissant de lune
laissaient échapper une lumière chaleureuse, qui contrastaient avec les façades
blêmes des masures environnantes.

Cherchant le réconfort et quelqu’un qui put lui expliquer
tous ces mystères, René tambourina contre la porte de l’auberge. Pourquoi agir
ainsi ?

Il entendait des exclamations de voix, les chocs de bocks de
bière qui tintaient et pourtant, il avait l’obscur sentiment que tout ceci
n’était pas réel. Il ouvrit finalement la porte et découvrit un escalier de
bois vermoulu. Il grimpa et sous ses pieds, les marches gémissaient. Il
s’étonnait de ce réalisme assourdissant, mêlé à cette atmosphère fantastique.

Au bout de l’escalier se trouvait une porte au chambranle
mal ajusté. Prêtant l’oreille pour surprendre des cris, des rires, il ne perçut
qu’un silence, qui n’appartient qu’aux endroits depuis longtemps ignorés.

Dans la pièce vide, une couche de poussière recouvrait les
lames de plancher et les poutres de la mansarde. Ses pas soulevaient des
volutes gris et le menèrent à un miroir immaculé. Sans surprise, il vit dans ce
miroir un grand jeune homme brun aux yeux bleus-gris qui le scrutait avec
intensité mais aussi détachement. Il le regarda lui tourner le dos et sortir de
la pièce. Son reflet referma doucement, avec fracas la porte : PAN !

A propos Jean-Baptiste Messier

J'ai toujours été guidé par l’idée de produire des textes originaux, provocateurs voire transgressifs. La littérature érotique est mon domaine de prédilection même si j'aime parfois composer des cocktails avec le fantastique, la SF ou la fantasy. J'écris aussi des chroniques sur des livres très divers et évoque parfois des sujets assez polémiques ou spirituels. A découvrir. ;)
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4 commentaires pour Rêves et rêveries

  1. Patricia dit :

    petite pensée pour tes années d\’étudiant : j\’ai entendu dans la rubrique littéraire de Tifenn Duchatelle sur Télématin, la promotion d\’un livre qui s\’appelle "Guerre à Harvard" de Nick Mc Donell. visiblement un portrait au vitriol de ces étudiants qu\’il a côtoyés et dont il a fait partie, ces futures élites formées pour gouverner un monde auquel elles ne s\’intéressent pas et qui n\’ont que trois préoccupations dans la vie : intégrer les clubs communautaires, gagner le plus d\’argent possible en un minimum de temps et… prendre soin de sa ligne. le tout en passant par-dessus la jambe leurs contemporains, les sentiments humains et tout simplement… le monde qui les entoure. je pense que je vais me laisser tenter par le frisson de ses quelques pages… http://culture.france2.fr/livres/actu/46129415-fr.php

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  2. Jean-Baptiste dit :

    arrrf je préfère lire des textes qui embellissent mon univers ! mais ce doit être très intéressant ! bonne lecture !

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  3. Hajer dit :

    Hola ( je me la joues espagnole )
    Oula mais je distingue mon cadeau d\’anniversaire ( ou de bac ?). Oui je reconnais les 5 premières phrases que j\’ai lu, mais je compte vite me rattrapper en lisant tout le texte rapidemant ( pas trop rapidement non plus pour laisser ma curiosité, que dis-je mon desir s\’amplifier et ainsi la lecture sera d\’autant plus exitante et agréable.)
    J\’ai voulu laissé ma curiosité m\’emmener entre deux lectures sur ton blog ( oui j\’ose enfin le tutoiement, non sans quelque gêne ) mais hélas elle n\’est pas assez forte pour me donner la force de tout lire et c\’est pourquoi je préfère te laisser un petit message que tu liras surement à ton retour.
    Encore merci pour le cadeau.
    Mille et une bises 🙂

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  4. Jean-Baptiste dit :

    rassure toi l\’histoire se termine …. ah mais non je vais pas révéler la fin :)bise. et j\’espère que ta rentrée se passe bien !

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