VI
Au petit matin, un soleil, rendu blême par les nuages gris, l’accueillit.
Le bizutage avait lieu dans la région parisienne, dans un château
des Rotschild. Il était donc venu un jour avant, chez son frère, qui habitait à
Noisy le Grand. Il avait reconnu le terrain, quoique « parc » serait
un terme plus approprié. La scène se passait essentiellement dans le parc du château
de Ferrières, un petit château de la renaissance.
Avant le bizutage proprement dit, la promotion eût droit à
un speech dans le hall luxueux du château, dont les dorures rappelaient un parfum de
XIXième. René remarqua immédiatement le portrait de la baronne James de
Rotschild, signé Ingres, dont il était un fan éclairé. Il s’apprêtait à faire
part de sa joie à l’un de ses voisins, puis il se ravisa. Pendant qu’un jeune
cadre dynamique de l’école parlait, il inspectait les divers trésors du hall.
Enfin, on les fit sortir et s’asseoir au milieu d’une
clairière entourée d’arbres. La jeu s’appelait « la tortue ». il s’agissait
de s’asseoir tous ensemble, et de prendre le moins de place possible. La tortue
était une « torture ».
Une pluie légère tombait rendant humide les vêtements et
boueux le terrain. Ils n’avaient pas le droit de se lever sinon on leur
gueulait dessus ; et si le rebelle était vraiment récalcitrant, on s’asseyait
sur son dos pour l’étouffer à moitié.
A vrai dire, personne n’avait vraiment l’esprit de révolte. Non
pas que l’encadrement (30 quatrième année pour 300 étudiants) soit alors
vraiment menaçant.
René ne mouftait pas, il baissait la tête, et prenait son
mal en patience.
Il parlait de temps en temps avec sa voisine de droite, en
chuchotis rapides. Certains de ses compagnons affectaient de prendre l’affaire
à la rigolade.
Une camionnette de location ADA déboucha dans la clairière,
où la pénombre s’installait. René leva la tête. Il n’en crût pas ses yeux. Une bande
d’étudiants grimés en fascistes, avec bombers, jeans sales et troués, énormes
lunettes noires, docks martins, sortirent de la camionnette en courant et
gueulant.
René crût à une plaisanterie et rigola ouvertement. Une « fasciste »,
en tout point ignoble, se précipita sur lui et lui hurla dans l’oreille gauche :
« espèce d’enculé, donne moi les clés !!! ( ?) ».
Il obéit mais continua d’observer la scène. Les fascistes
féminines avaient le lèvres et les ongles peints en noir. Les mecs n’étaient
pas rasés et faisaient des têtes de gros dur, comme dans les western
spaghettis.
Les filles étaient certainement les meilleurs : elles
criaient sur les promus, les insultaient, et faisaient d’horribles grimaces.
Imaginez la scène : un anneau sombre constitué des
arbres avec au centre une masse confuse, autour de laquelle une meute courait
et vociférait.
La lune éclairait ce ballet infernal. Les loups et louves
allaient et venaient ; s’arrêtaient, gueulaient sur le troupeau endormi ;
et reprenaient leur course haletante.
Bientôt, loups et louves s’enlacèrent et dansèrent un tango
endiablé. Leurs bouches, tirées par des fils invisibles, grimaçaient des
sourires. La boue, sous leurs pieds qui tapaient, giclait, jaillissait !…
sous cette lune de sabbat, ils volèrent… ils volaient !!
Le bizutage allait durer une semaine. A la fin, ils
remercieraient leurs bourreaux pour avoir si brillamment jouer la comédie et
pour les avoir si bien manipulés.
Mais chut !
oups !!!! du vécu ? heureuse d\’avoir évité les grandes écoles et de m\’être contentée de mon bac + 2 alors !!!! – en passant, je te signale toujours les fautes de frappe ou pas ? vaut mieux peut-être le faire ici plutôt que dans ILV où ça a l\’air de compter dans la notation non ?
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oui c\’est du vécu :-)pour les fautes, oui plutôt sur in libro, non pour la notation ça compte pas, les lecteurs inscrits mettent les notes qu\’ils veulent !
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Salut Constellation!
Rene est ton pseudo dans le roman?
C\’est que tu l\’ecris a l\’envers ou bien simplement tu le poses ici a l\’envers? Faut-il que j\’attends avec patience encore quelques jours pour commencer a le lire?
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je pose simplement le texte ici à l\’envers donc tu peux commencer maintenant mais on remonte petit à petit vers le début pour qu\’à la fin ce soit à l\’endroit mdr !René c\’est mon deuxième prénom, celui de mon grand-père breton
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mince alors… ton grand-père était breton… moi aussi… ma grand-mère bretonne s\’appellait… Renée et c\’est mon dernier prénom !
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