IX
Le lendemain, le 8 novembre.
Il avait mis son réveil à sonner pour cinq heures du matin.
Il prit sa douche. Après quoi, il se rasa. Dans sa tête défilait le plan qu’il
avait échafaudé. Il ferait croire à un suicide. Elle avait été fortement secouée,
ce n’était pas invraisemblable… il dirait aux policiers qu’il avait observé des
signes de dépression, mais qu’il n’aurait pas crû…
Il s’arrêta de se raser et appuya les mains sur l’évier. Il
baissa la tête. Quelques instants. Il finit de se raser.
Il imbiba un coton de chloroforme. Il pénétra dans la
chambre de la jeune femme. Endormie, vêtue d’un déshabillé bleu. Il s’assit sur
le lit et lui appliqua le coton. Elle ouvrit les yeux. Une seconde. Les
mâchoires serrées. Il l’habilla.
Il la transporta dans la cuisine, l’étendit sur la table. Il
prit une gorgée de whisky, qu’il lui fit avaler par gorgées. Il essuya ses
lèvres.
L’aube était brumeuse. Parfait. Il installa le corps sur le
siège du passager et prit place au volant. Après un quart d’heure de route, ils
arrivèrent au bord du ravin qu’il avait repéré. Il s’arrêta à trois cent
mètres. La forêt était silencieuse. Légèrement froid. Il installa la jeune
femme sur le siège du conducteur. Il lui prit les mains et les appliqua sur le
volant. Il desserra le frein à main. Les mâchoires serrées. Il poussa la
voiture qui descendait grâce à une pente légère. En course, il bondit sur le
siège du passager pour tenir le volant.