Ta dictature

 
 

Roméo et Bogart

 

Roméo était dans l’antichambre de la mort. Ainsi était surnommée cette pièce où l’on allait lorsque la fin du séjour dans la secte du bazard approchait. La pièce était sans fenêtres, éclairée dune simple ampoule de tungstène. Par un haut-parleur était diffusé l’enseignement de l’Ecclsésiaste en alternance avec le discours de Bénarès du Bouddha.

Cela faisait plusieurs heures qu’il était là, étendu sur le lit de camp, et il somonnolait, bercé par les paroles des 2 sages. Quand la porte fut brutalement ouverte par un frère :

« frère Roméo, frère Roméo, un juste est là… il vous cherche ! Il dit que vous avez tué quelqu’un ! Il faut que vous partiez ! »

Roméo se leva d’un bond hésitant.

« le commodore a dit que vous deviez signer la procuration aussi. Tenez… »

Il signa fébrilement sans poser de questions. Il s’en fût. Il s’enfuit.

Bogart se doutait bien que la secte ne livrerait pas Roméo et en tous cas ne le laisserait pas intervenir à l’intérieur de l’établissement. Il avait simplement voulu que le lièvre sorte de son terrier. Il s’était mis en observation avec Aline à ses côtés, au dessus du bâtiment.

Roméo avait immédiatement aperçu les deux silhouettes sinistres. Il ne s’expliquait pas la présence de la brune, mais c’était là le moindre de ses soucis. Ses souvenirs d’anciens miséreux affluaient. Il s’était dit,quand il était enfant, que s’il était poursuivi par un juste, il filerait à la décharge, s’enfouir sous les ordures, et ainsi échapper aux yeux de l’ange blanc. C’était devenu un rêve et à chaque fois, il en retirait une délicieuse sensation de liberté. Evidemment, il s’était rendu compte que la réalité était toute autre… Pourtant, il était heureux à l’idée d’accomplir son rêve d’enfant.

Debout sur un monticule d’ordure, il attendait.

Le soleil rougeoyant derrière lui le désincarnait en une ombre grandissante. L’ombre s’étendait, l’heure de sa mort était proche. Mort dorée.

Bogart voyait Roméo se détacher sur la crête d’ordure, immobile. Aline avançait sans mot dire. Bogart souriait. Ca allait être un grand jour ! Ils arrivèrent au pied du « trône » de Roméo. Bogart sortit un poignard.

A propos Jean-Baptiste Messier

J'ai toujours été guidé par l’idée de produire des textes originaux, provocateurs voire transgressifs. La littérature érotique est mon domaine de prédilection même si j'aime parfois composer des cocktails avec le fantastique, la SF ou la fantasy. J'écris aussi des chroniques sur des livres très divers et évoque parfois des sujets assez polémiques ou spirituels. A découvrir. ;)
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